Le Bel20 poursuit son petit bonhomme de chemin : le résumé de la semaine boursière

(ABM FN) Tiré par Melexis et Umicore, le Bel20 s’est adjugé 0,6 pour cent au sortir de la semaine écoulée, restant ancré au-dessus des 4.500 points.

En ce début juin, Donald Trump reste assurément sur tous les fronts, entre la guerre commerciale et son clash avec Elon Musk, le patron de Tesla qui a qualifié “d’abomination répugnante” le projet de loi fiscal défendu par le président US qui vise notamment à sabrer dans les subventions pour les véhicules électriques.

Sur le front des droits de douane, Trump a d’abord fait savoir en milieu de semaine qu’il était “extrêmement difficile” de conclure un accord avec Xi Jinping, disant toutefois jeudi avoir eu un “très bon” entretien téléphonique avec son homologue chinois.

“La conversation a duré environ une heure et demie et a abouti à une conclusion très positive pour les deux pays”, a indiqué Donald Trump, selon qui il ne devrait plus y avoir de questions sur “la complexité des terres rares”, point de tension majeur dans les négociations commerciales.

Le président US a ajouté que les équipes chargées des négociations pour les deux pays se rencontreront dès ce lundi à Londres.

“Je suis heureux d’annoncer que le secrétaire au Trésor Scott Bessent, le secrétaire au Commerce Howard Lutnick et le représentant au Commerce, l’ambassadeur Jamieson Greer, rencontreront des représentants chinois ce 9 juin à Londres, au sujet d’un accord commercial.

En attendant et à la lecture des derniers indicateurs économiques, Bernard Keppenne, économiste de CBC Banque, note que les effets de la guerre commerciale se font de plus en plus sentir, “surtout en Asie qui est en première ligne en regard de sa production”.

Vers une pause dans l’assouplissement monétaire de la BCE

Jeudi, les investisseurs avaient rendez-vous avec la BCE qui a, conformément aux attentes, abaissé de 25 points de base ses taux.

Pour la suite, “des incertitudes, en particulier sur le front commercial, empêchent la BCE de suivre une trajectoire calibrée”, a indiqué Christine Lagarde, selon qui l’institution s’approche de la fin de son cycle monétaire.

Dans une note, Carsten Brzeski, économiste chez ING, a suggéré que la BCE n’est pas pressée de réduire à nouveau ses taux, “à moins que les tensions commerciales ne s’aggravent à nouveau”.

Et alors que les pressions désinflationnistes s’intensifient, Madison Faller de chez JPMorgan Private Bank est elle d’avis que la BCE pourrait encore réduire ses taux, avec un taux final attendu à 1,50 pour cent en 2026.

“Ce scénario nous conforte dans l’idée que l’Europe peut être une destination intéressante pour les investisseurs qui cherchent à se diversifier par rapport aux actifs US”, a ajouté l’expert de JPMorgan, selon qui les rendements en Europe restent positifs, les bénéfices des entreprises prometteurs, tandis que les mesures fiscales prises par l’Allemagne laissent présager une croissance future.

A ce titre, Christine Lagarde a confirmé jeudi que les flux de capitaux actuels vers l’Europe témoignent “d’une confiance accrue dans le continent”.

Ajoutons que l’inflation dans la zone euro est revenue en mai sous l’objectif des 2 pour cent visé par la BCE, à hauteur de 1,9 pour cent, selon les chiffres préliminaires. Retraitée des prix volatils de l’alimentation et de l’énergie, l’inflation de base est ressortie pour sa part à 2,3 pour cent, contre 2,7 pour cent en avril.

Le marché du travail américain se refroidit, mais reste stable

Vendredi, les investisseurs avaient rendez-vous avec le rapport traitant du marché de l’emploi aux Etats-Unis. Il en ressort que l’économie US a créé un peu plus de jobs que prévu en mai, à hauteur de 139.000 postes contre 125.000 attendus en moyenne par les économistes.

En revanche, les créations en mars et en avril ont été revues en nette baisse, tandis que le taux de chômage est resté stable au sortir du mois écoulé à 4,2 pour cent.

S’il est peu probable que le rapport de ce vendredi pousse la Fed à abaisser prochainement ses taux, d’autres rapports en demi-teinte au cours des prochains mois pourraient encourager la Banque centrale à changer son fusil d’épaule.

“La Fed se dite prête à intervenir si le marché de l’emploi se détériore”, a évoqué à ce sujet Chris Turner de chez ING, et ce alors que le rapport publié mercredi par le cabinet ADP portant sur les créations d’emploi dans le secteur privé a été particulièrement décevant, et tandis que le nombre d’offres d’emploi vacant a augmenté plus que prévu.

Selon Chris Turner, le marché table actuellement sur une baisse de 50 points de base de ses taux par la Fed cette année, à partir de septembre.

On retiendra que ces rapports plus que mitigés sur l’emploi ont été une raison suffisante pour voir Donald Trump s’en prendre à nouveau au président de la Fed, Jerome Powell, qui tarde toujours selon lui à réduire les taux. 

Notons que la Cour suprême des États-Unis a confirmé dernièrement que Donald Trump ne pouvait pas renvoyer l’homme fort de la Fed, de sorte que pour l’instant, ses critiques restent sans conséquences.

Avec ses messages, Trump accentue cependant à nouveau la pression sur Jerome Powell, “une erreur qui lui a coûté cher, ainsi qu’à son administration, en début d’année en raison de la perte de confiance des investisseurs”, rappelle à ce titre KBC.

Sur le plan macro-économique, les indices des directeurs des achats des entreprises à l’échelle mondiale ont attiré l’attention la semaine dernière, avec un bilan contrasté en Chine, où l’activité dans le secteur de l’industrie s’est affaiblie.

Dans la zone euro, l’industrie reste dans le rouge mais se reprend, retient Cyrus de la Rubia de la Hamburg Commercial Bank: “ce qui est particulièrement encourageant, c’est que l’industrie manufacturière s’est redressée dans les quatre principales économies de la zone euro, ce qui montre à quel point la reprise est généralisée”.

En revanche, le secteur des services de la zone euro s’est de nouveau contracté en mai, après une croissance modeste en avril.

Cyrus de la Rubia se dit toutefois optimiste pour le reste de l’année, sachant que la BCE réduit ses taux et que de nouveaux plans de relance importants seront lancés, “en particulier en Allemagne, ce qui devrait suffire à contrer les effets négatifs des taxes à l’importation et de l’incertitude accrue”.

Aux États-Unis, Chris Williamson de chez S&P Global a souligné que les droits à l’importation et les politiques commerciales ont continué à dominer le paysage manufacturier en mai. Et si les indices PMI ont augmenté, il y a des développements “inquiétants sous le capot de l’économie américaine” selon lui.

Du côté des devises et de l’énergie, l’euro pointait à 1,14 dollar vendredi soir, tandis que le baril a repris 6 pour cent sur la semaine, soutenu par la résurgence des tensions géopolitiques entre l’Ukraine et la Russie et les nouvelles positives concernant les négociations commerciales entre Pékin et Washington. 

En outre, les incendies de forêt au Canada ont également joué sur les cours.

“Le contexte géo-politique explique que le baril n’a pas été affecté par la hausse de la production de l’OPEP en juillet”, note Bernard Keppenne, selon qui en cas de nouvelles tensions commerciales, le baril pourrait vite baisser et renouer avec les 60 dollars.

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