(ABM FN) Alors que Wall Street évoluait sans grande direction au moment de la clôture européenne, le Bel20 a glané 0,1 pour cent ce lundi au-dessus des 4.500 points.
Toile de fond de ce manque d’enthousiasme, l’annonce vendredi soir par Donald Trump d’une taxe de 50 pour cent, contre 25 pour cent actuellement, sur l’acier et l’aluminium importés par les Etats-Unis, tandis que les négociations entre Pékin et Washington sont visiblement compliquées.
Si Donald Trump a fustigé la Chine pour ne pas respecter les accords conclus, Pékin a riposté en pointant du doigt les “mesures restrictives discriminatoires” des États-Unis qui mettent en péril l’accord conclu le mois dernier. La Chine s’indigne notamment que Washington ait révoqué les visas d’étudiants chinois.
“La pause dans la guerre commerciale aura été de courte durée et ses effets se font de plus en plus ressentir, en particulier en Asie, qui est en première ligne vu sa production”, retient l’économiste en chef de CBC Banque, Bernard Keppenne.
Ce dernier fait notamment référence à l’activité industrielle qui s’est quelque peu améliorée en avril mais qui reste en territoire négatif, “preuve que l’industrie est à la peine en Chine”.
Et tandis que l’euro progressait de 0,7 pour cent en début de soirée à 1,143 dollar, Bernard Keppenne ajoute que le billet vert, qui s’était repris la semaine passée, est reparti à la baisse après l’annonce de Trump de doubler les droits de douane sur l’acier et l’aluminium à partir de mercredi.
“Malgré les batailles judiciaires en cours, il est très probable que les droits de douane soient plus élevés à l’avenir qu’avant le retour de Trump à la Maison Blanche, ce qui va continuer de peser sur le billet vert”, anticipe l’économiste.
“Et des mesures de rétorsion par la Chine ou l’UE si aucun accord n’émerge auront aussi des impacts négatifs sur le dollar”, prévient Bernard Keppenne.
On notera que la séance a été marquée par un bond de 3 pour cent du pétrole, en marge des tensions géopolitiques et alors que les Etats-Unis espèrent davantage de sanctions contre le pétrole russe.
“Le contexte géo-politique explique que le baril n’a pas été affecté par la hausse de la production de l’OPEP en juillet”, note Bernard Keppenne, selon qui en cas de nouvelles tensions commerciales, le baril pourrait vite baisser et renouer avec les 60 dollars.
Actions en hausse et en baisse
Le Bel20 a notamment été freiné par Sofina qui a abandonné 2,1 pour cent en bas de tableau, tandis que UCB, en hausse de 1,3 pour cent, a signé la plus forte hausse.
Repli de 0,2 pour cent pour AB InBev à 61,9 euros, alors que Goldman Sachs a remis l’action sur sa liste des valeurs favorites, avec un objectif de cours de 78,00 euros.
Selon l’analyste Olivier Nicolaï qui couvre le dossier, le brasseur devrait redevenir l’un des meilleurs de sa catégorie, grâce à des volumes et des prix plus élevés, ainsi qu’à un déplacement des volumes vers des marques davantage “premium”.
Hors indice principal, Kinepolis poursuit son rebond en prenant encore plus de 3 pour cent.
Repli de 0,6 pour cent pour Bpost qui est attendu au tournant demain avec sa journée des investisseurs.
Cotation ex-dividende à hauteur de 0,31 euros pour Recticel qui a abandonné 4,4 pour cent.
Détachement d’un coupon de 5,1 euros pour Retail Estates qui a cédé 7,4 pour cent.
Alors que le secteur sidérurgique retient l’attention en marge de l’annonce vendredi soir par Donald Trump de tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium importés, le spécialiste de l’inox Aperam a gagné 0,3 pour cent.
Du côté des small caps, Agfa-Gevaert a bondi de 7,7 pour cent, là Onward Medical a plongé de 8,1 pour cent.