La pharma a eu raison des 4.500 points du Bel20: le résumé de la semaine
(ABM FN) Si la tendance a été globalement positive sur les bourses cette semaine, le Bel20 a abandonné 2,7 pour cent en glissement hebdomadaire à 4.374 points, après avoir touché les 4.500 points mardi en séance. En toile de fond, la chute de ses composants pharmaceutiques UCB et Argenx.
Et pour cause, les investisseurs ont sanctionné à l’échelle mondiale l’annonce de la nomination de Vinay Prasad comme nouvel homme fort du ‘Center for Biologics’ de la FDA, le régulateur US des médicaments.
Alors qu’il sera notamment responsable de la supervision des traitements comme les vaccins, Vinay Prasad serait notamment réfractaire aux mécanismes accélérés d’approbation de certaines thérapies qui se sont multipliées ces dernières années au bénéfice des biotechs.
En revanche, les espoirs d’avancée dans la guerre commerciale ont soutenu les marchés, alors qu’a été annoncé jeudi par Donald Trump un accord “total et complet qui cimentera la relation entre les USA et le Royaume-Uni pour de nombreuses années”.
S’il a été jugé positif, les experts estiment qu’il ne s’agit là que d’un accord mineur pour l’économie mondiale et que le gros se joue surtout entre Pékin et Washington, dont des délégations doivent justement se rencontrer ce week-end en Suisse.
A ce titre, Donald Trump a annoncé vendredi envisager de réduire les droits de douane à 80 pour cent sur les produits importés de Chine.
Actuellement à 145 pour cent, “une taxe de 80 pour cent sur les importations chinoises semble juste”, a-t-il ainsi fait savoir, ajoutant toutefois que “c’est à Scott Bessent de décider”, faisant référence au secrétaire US au Trésor.
Bruxelles prépare un “rééquilibrage” sur 95 milliards d’euros d’importations US
De son côté, la Commission européenne va entamer un différend avec l’OMC au sujet de la politique tarifaire “réciproque” des États-Unis et des taxes US sur les voitures et les pièces détachées.
Bruxelles fait en outre pression pour que des mesures contre les importations américaines d’une valeur de 95 milliards d’euros soient mises en œuvre si un accord commercial n’est pas conclu avec Washington.
En réaction, Donald Trump a une nouvelle fois critiqué l’UE, affirmant que le Royaume-Uni avait eu raison de la quitter.
En regard de l’accord commercial entre le Royaume-Uni et les États-Unis, Frank Vranken de la Banque Edmond de Rothschild est d’avis que “si cet accord devient la référence pour d’autres pays, le résultat final sera une augmentation de 10 pour cent des droits de douane mondiaux liés aux États-Unis”.
Les résultats trimestriels soutiennent la tendance
Le bon comportement des bourses découle également des résultats des entreprises, tout comme, selon Frank Vranken, de la décision d’assouplir les restrictions à l’exportation sur les puces fabriquées aux États-Unis.
Bloomberg a rapporté à ce titre que Washington envisageait d’abroger certaines nouvelles restrictions à l’exportation de puces. Si celles-ci avaient été annoncées par Joe Biden et doivent entrer en vigueur le 15 mai, l’administration actuelle souhaiterait proposer sa propre interprétation des règles.
Statu quo monétaire de la Fed, assouplissement monétaire à Londres
La semaine écoulée a également été celle des Banques centrales. Et comme attendu, la Fed a opté pour le statu quo monétaire, là où sa consœur britannique a abaissé ses taux.
“Il est du devoir de la Fed de s’assurer qu’une augmentation ponctuelle du niveau des prix ne devienne pas un problème d’inflation permanent”, retient KBC.
Le taux de chômage de 4,2 pour cent en avril a par ailleurs confirmé que le marché du travail restait solide. “Il s’agit en cela d’une indication très forte que la Fed peut attendre davantage de clarté avant d’envisager d’ajuster sa politique”, ajoute la banque.
Quant à la Banque d’Angleterre, ING s’attend toujours à ce qu’elle continue à réduire ses taux une fois par trimestre, mais dit ne pas exclure de voir ces mêmes baisses de taux accélérer si l’inflation du secteur des services diminue plus vite que prévu par la BoE.
Notons encore que l’élection de Friedrich Merz à la chancellerie ne s’est pas déroulée sans heurts en début de semaine, et qu’elle a nécessité deux tours de scrutin.
Pour autant, selon la Deutsche Bank, “tant que le nouveau gouvernement met en œuvre rapidement son programme de 100 jours avec un soutien urgent à l’économie allemande, le fait qu’il ait fallu deux tentatives pour élire le chancelier sera rapidement relégué à l’arrière-plan”.
Du côté des devises et du pétrole, l’euro a légèrement reculé sur la semaine à 1,127 dollar, là où le baril a rebondi à près de 64 dollars le baril de Brent vendredi soir.
Et pourtant, le brut a chuté à un plus bas de quatre ans en début de semaine, après que l’OPEP+ ait décidé de maintenir l’augmentation de sa production de plus de 400.000 barils par jour en juin.
“L’Arabie saoudite semble déterminée à augmenter sa production pour punir les membres du cartel qui n’ont pas respecté les quotas”, retient Frank Vranken, selon qui la baisse du pétrole pourrait être une bonne nouvelle pour la croissance économique et une éventuelle baisse de l’inflation.
Par ABM Financial News.
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