(ABM FN) Sans surprise, la Fed a laissé ses taux inchangés ce mercredi soir, au sortir d’une réunion de politique monétaire qui a débuté hier. Si le principal taux directeur continuera donc de fluctuer entre 4,25 et 4,50 pour cent, l’institution laisse toutefois la porte ouverte à des baisses de taux d’ici à la fin de l’année.
“L’incertitude sur les perspectives économiques a été réduite mais reste à des niveaux élevés”, peut-on notamment lire dans le communiqué de presse de la Banque centrale.
Alors que la dernière baisse de taux remonte à la mi-décembre, avant de procéder à un nouvel assouplissement monétaire, les membres de la Fed veulent constater un refroidissement clair du marché du travail ou davantage de preuves que les augmentations de prix découlant des tarifs douaniers seront relativement limitées.
Les prévisions publiées ce mercredi suggèrent que les banquiers centraux ne s’attendent pas à ce que ces preuves soient disponibles déjà en automne.
Le “dot plot”, à savoir la prévision moyenne de la future trajectoire des taux, montre que sur les 19 décideurs de la Fed, 10 tablent sur au moins deux baisses de taux cette année, soit une plus petite majorité qu’en mars.
Deux d’entre eux anticipent une seule baisse, tandis que sept ne prévoient aucune baisse des taux, contre quatre encore en mars.
Notons qu’en moyenne, les responsables de la politique monétaire anticipent un taux de 3,9 pour cent en fin d’année.
Les prévisions de croissance rabotées
En ce qui concerne les projections économiques, les responsables politiques de la Fed prévoient que l’inflation et le chômage augmenteront plus fortement cette année qu’ils ne l’avaient anticipé en mars, ce qui pourrait les obliger à faire un choix difficile : réduire les taux pour soutenir le marché du travail ou maintenir des taux élevés pour contenir l’inflation.
Quant à la croissance du PIB, les prévisions ont été ramenées de 1,7 à 1,4 pour cent pour cette année. Le taux de chômage devrait lui progresser de 4,2 pour cent en mai à 4,5 pour cent en fin d’année, tandis que l’inflation de base est attendue à 3,1 pour cent en moyenne contre 2,5 pour cent en avril.
Notons que plus tôt dans la journée, le président Donald Trump a critiqué la décision attendue de ne pas réduire les taux et a appelé à des réductions radicales de 1 à 2,5 points de pourcentage.
Dans la foulée de l’annonce de la décision de la Fed, l’euro évoluait sans grande direction face au billet vert, de peu sous 1,15 dollar, tandis que le S&P 500 glanait 0,1 pour cent à New York.