(ABM FN) Dopé par KBC et Lotus Bakeries dont les résultats ont fait des étincelles en fin de semaine, le Bel20 s’est adjugé 3,7 pour cent en glissement hebdomadaire à 4.733 points, non loin de son record de mai 2007 à 4.759 points.
“Après le rapport décevant sur le marché du travail américain il y a dix jours, les investisseurs semblent à nouveau voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide” résume Simon Wiersma, gestionnaire d’investissement chez ING, selon qui les résultats trimestriels très positifs et l’espoir d’une baisse des taux “leur redonnent courage”.
Alors que la saison des résultats se poursuit donc, la plupart des entreprises de l’indice paneuropéen Stoxx 600 ont déjà publié leurs résultats.
Il en ressort une croissance des bénéfices supérieure aux attentes, retient Bank of America, principalement grâce aux valeurs financières. On pense à KBC qui a bondi de plus de 6 pour cent jeudi dans la foulée de ses résultats.
Les tensions commerciales restent vives
En parallèle, les tensions commerciales restent vives alors que Washington a relevé de 25 à 50 pour cent les taxes douanières sur les produits importés d’Inde, tandis que la Suisse, qui n’est pas parvenue à un accord commercial à la date butoir du 7 août, se voit pour sa part affublée d’un tarif douanier de 39 pour cent.
Toujours sur le front des taxes douanières, l’or a atteint vendredi un nouveau record à New York en marge de l’annonce de l’introduction par Washington de tarifs sur les lingots d’un kilo.
Ces droits de douane sur les lingots d’or d’un kilo, la forme la plus courante négociée sur le Comex, constituent à ce titre un nouveau coup dur pour la Suisse, principal centre de raffinage, a rapporté le Financial Times, se référant à une lettre des douanes et de la protection des frontières US.
“Il demeure encore tant de questions en suspens concernant les tarifs douaniers et la guerre commerciale. La lutte pour le pouvoir mondial est loin d’être terminée et même si les accords commerciaux entre les USA et d’autres pays ont été conclus, ils ne sont peut-être pas ce qu’ils semblent être”, retient l’économiste Carsten Brzeski d’ING.
Dans un entretien accordé à ABM Financial News, Stefaan Casteleyn, gestionnaire chez 1Vermogensbeheer, dit ne pas vraiment s’inquiéter de la nouvelle série de droits de douane.
“Nous devons certes nous préparer à ce que les tarifs actuels changent encore quelque peu, mais les marchés s’y habituent et en réalité, les investisseurs semblent avoir digéré toute cette histoire de tarifs et le monde continue de tourner normalement”.
“Les consommateurs ont confiance et les Américains qui ont voté pour Trump restent optimistes, ce qui signifie que leur confiance reste intacte. Les États-Unis ont les meilleures entreprises, les bénéfices les plus élevés et des consommateurs solides. On ne peut pas balayer tout cela d’un revers de main”.
Donald Trump anime les valeurs des semi-conducteurs
En milieu de semaine, ce même Donald Trump a animé le secteur des semi-conducteur en souhaitant imposer une taxe à l’importation de 100 pour cent, et alourdir au passage la taxation des médicaments.
“Nous allons imposer un tarif très élevé sur les puces et les semi-conducteurs”, a ainsi déclaré le président qui a toutefois précisé que des exemptions seraient de rigueur pour les entreprises qui produisent déjà aux États-Unis ou qui se sont engagées à le faire, “comme Apple”.
Et alors que ce plan s’inscrit plus largement dans le cadre des efforts déployés par le locataire de la Maison Blanche pour soutenir l’industrie US, ajoutons qu’un porte-parole de Bruxelles a souligné que le tarif applicable aux semi-conducteurs européens relèvera des accords récemment conclus avec Washington.
“Cela signifie que les puces expédiées d’Europe vers les États-Unis seront soumises à une taxe de 15 pour cent et nous partons du principe que les États-Unis respecteront cet accord”.
Tim Cook, le patron d’Apple, a rendu visite à Donald Trump mercredi et a annoncé un nouvel investissement de 100 milliards de dollars aux États-Unis dans le but de relocaliser davantage sa production, de quoi permettre à l’action de signer une hausse à deux chiffres sur la semaine.
L’activité dans le secteur des services se renforce en Europe
Au rayon des indicateurs économiques, l’attention s’est portée sur les indices des directeurs des achats des entreprises du secteur des services, avec une croissance de l’activité qui s’est renforcée en juillet en Chine et dans la zone euro.
“L’été pourrait être bon pour les prestataires de services”, retient Cyrus de la Rubia, économiste à la Hamburg Commercial Bank, qui note qu’en Italie et en Espagne, la croissance s’est accélérée, tandis que l’Allemagne a renoué avec la croissance.
“La France est le seul des quatre grands pays à connaître une contraction, contraction qui s’est même renforcée”, ajoute l’économiste.
De l’autre côté de l’Atlantique, ce même secteur des services a vu sa croissance se renforcer selon le baromètre mesuré par S&P, mais ralentir selon le baromètre de l’ISM.
Outre Manche, l’activité a vu sa croissance ralentir, confirmant l’impression que l’économie perd un peu de son élan. Cela constitue d’ailleurs l’une des préoccupations de la Banque d’Angleterre qui a abaissé jeudi son principal taux directeur, le taux d’escompte, de 25 points de base à 4,00 pour cent.
Les cambistes d’ING retiennent surtout que le vote a été serré, à savoir 5 contre 4 en faveur d’une baisse. Ils ont en outre jugé les commentaires de la Banque d’Angleterre étonnamment “bellicistes”, ce qui pourrait signifier la fin du cycle des baisses de taux.
Notons que la livre sterling s’est appréciée face à l’euro et au dollar après la décision de la BoE, tandis que l’euro reste vigoureux face au billet vert à 1,166 dollar vendredi soir.
Du côté de l’énergie, le pétrole a chuté de 4,5 pour cent sur la semaine, lesté par la hausse continue de sa production par l’OPEP+ et les inquiétudes concernant la demande mondiale.
Ajoutons que les inquiétudes concernant les sanctions pétrolières US contre la Russie se sont quelque peu atténuées alors qu’une rencontre est prévue le 15 août entre Trump et son homologue russe Vladimir Poutine.