(ABM FN) Donald Trump menace à nouveau de limoger le président de la Réserve fédérale Jerome Powell, bien que les chances qu’il puisse réellement le faire semblent minces en raison d’une décision antérieure de la Cour suprême.
“Peut-être, juste peut-être, je vais devoir changer d’avis sur le fait de virer [Powell]”, a ainsi indiqué Donald Trump tard vendredi soir dans une nouvelle tirade sur sa plateforme Truth Social adressée au président de la Fed.
“Je ne sais pas pourquoi le [FOMC] ne passe pas outre cet idiot total et complet !”, a ajouté le président américain, qui a également affirmé en début de semaine que Jerome Powell “coûtait des milliards de dollars à l’Amérique” en ne réduisant pas les taux.
Ces propos à nouveau très durs à l’égard du président de la Fed font suite au statu quo monétaire annoncé mercredi soir, avec un principal taux directeur qui continuera de fluctuer entre 4,25 et 4,50 pour cent, soit la fourchette en vigueur depuis décembre.
Certes, une division au sein de la Fed tend à apparaître, alors que dix responsables politiques prévoient deux baisses de taux cette année, tandis que sept n’en prévoient aucune. Seuls deux des 19 banquiers centraux maintiennent en outre la position médiane d’une seule baisse.
Vendredi, Christopher Waller, membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale, a déclaré sur CNBC qu’il voyait une marge de manœuvre pour une éventuelle baisse des taux en juillet.
Selon ce dernier, la Fed devrait “regarder au-delà des hausses de prix ponctuelles dues aux droits de douane” et répondre plutôt à la tendance sous-jacente de l’inflation, qui est en train de se refroidir.
“Je pense que nous avons une marge de manœuvre pour réduire les taux et nous pourrons alors voir ce qu’il advient de l’inflation”, a ajouté l’argentier, généralement considéré comme le bras droit de Jerome Powell et qui est actuellement considéré comme l’un des plus grands partisans de la reprise des baisses de taux par la Fed.
Alors que le deuxième mandat de Powell expire en mai 2026, il est difficile, d’un point de vue constitutionnel, de le renvoyer avant l’échéance. Récemment, la Cour suprême des États-Unis a d’ailleurs indiqué que la Fed n’était pas soumise à l’ingérence de la Maison-Blanche.
La question est de savoir si Trump ignorera cette décision et interviendra plus tôt ou s’il s’en tiendra aux menaces.
Notons que mardi et mercredi, Jerome Powell prendra la parole devant le Congrès américain lors des traditionnelles auditions semestrielles sur la politique monétaire de la Fed.