(ABM FN) En marge du statu quo monétaire annoncé ce jeudi par la Banque centrale européenne, la présidente de l’institution Christine Lagarde a indiqué que la BCE “est bien placée pour patienter et suivre les développements, notamment les négociations sur les tarifs douaniers, et qu’aucun scénario n’est exclu, y compris une hausse des taux”.
“Je n’exclus rien”, a ainsi répondu Christine Lagarde à la question de savoir si des hausses de taux étaient possibles à l’avenir, notamment dans le cas d’une hausse de l’inflation.
La femme forte de la BCE a toutefois souligné, à l’approche des vacances d’été, que la BCE continuerait à déterminer sa politique monétaire sur la base des indicateurs économiques qui sont publiés.
Définir une orientation à l’avance serait “prospectif”, ce qui n’est pas la méthode de travail de la Banque centrale, a ajouté Christine Lagarde.
Selon cette dernière, la politique actuelle de la BCE est bonne, sachant que l’inflation est à 2 pour cent et que la croissance est légèrement supérieure aux prévisions de la Banque centrale. “Certes, l’impact des droits d’importation reste incertain”, a-t-elle ajouté.
“Pour l’heure, nous partons du principe que les taux auront un effet déflationniste”, a ajouté Christine Lagarde, “ce qui explique notamment le renforcement de l’euro”.
Toujours selon la présidente de la BCE, la Banque centrale ne joue aucun rôle dans les négociations entre Bruxelles et Washington concernant un accord, mais surveille la situation de près.
“Nous examinons la situation au jour le jour”, note Lagarde, soulignant qu’un accord commercial rapide pourrait dissiper une grande partie de l’incertitude, ce qui serait bénéfique pour les entreprises qui se montrent plus réticentes à investir en raison de la hausse des tarifs douaniers et du renforcement de l’euro.
Et si la BCE peut lutter directement contre l’inflation grâce à sa politique monétaire, il n’en va pas de même pour le renforcement de l’euro, sachant que les taux de change ne font pas partie du mandat de la Banque centrale, a-t-elle par ailleurs rappelé.
“Nous surveillons toutefois la situation” alors que le vice-président de la BCE, Luis de Guindos, a fait remarquer dernièrement qu’un taux de change supérieur à 1,20 dollar pourrait poser problème à la Banque centrale.
“Le statu quo décidé à l’unanimité”
La pause dans la baisse des taux annoncée ce jeudi a été “unanime”, a précisé Christine Lagarde lors de sa conférence de presse.
Carsten Brzeski, économiste chez ING, n’exclut pas une dernière baisse en septembre, surtout si l’inflation continue de baisser et si des chiffres macro-économiques “durs” tels que les PMI restent plus faibles cet été.
Madison Faller, de JPMorgan Private Bank, n’exclut pas non plus une nouvelle baisse, mais estime que cela “ne va pas de soi”.
“Une baisse en septembre reste possible, mais le calendrier fait l’objet d’un véritable débat. Après huit baisses de taux au cours de l’année écoulée, les taux sont désormais “neutres” et non restrictifs. Pour que de nouvelles baisses soient envisagées, il faudra probablement davantage de signes d’un ralentissement [économique]”, conclut le stratège en investissement de JPMorgan.