(ABM FN) Dans un discours à Berlin, Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, a souligné ce lundi que l’Europe doit rester attachée au libre-échange et renforcer ses lois et ses institutions afin de renforcer le profil de la monnaie unique, et ce alors que la confiance dans la domination du dollar s’amenuise.
“Nous devons montrer clairement que nous privilégions une approche commerciale gagnant-gagnant et faire en sorte d’être le partenaire le plus attractif pour conclure des accords”, a indiqué la Sainte gardienne des prix dans la zone euro.
Christine Lagarde s’est également prononcée en faveur d’une augmentation des dépenses de défense pour soutenir l’euro, et a déclaré que les investisseurs recherchaient la sécurité en investissant dans des actifs de régions qui sont des partenaires fiables en matière de sécurité.
Elle a ajouté que la géopolitique et l’accélération de la croissance contribuent à renforcer le rôle international de l’euro, mais que la demande pour la monnaie unique dépend aussi de sa capacité à maintenir une base juridique et institutionnelle solide.
“Si des doutes apparaissent quant à la stabilité du cadre juridique et institutionnel, l’impact sur l’utilisation de la monnaie est indéniable. Des doutes qui se sont manifestés aux États-Unis lorsque le dollar et les bons du Trésor US ont subi une vague de vente après l’annonce de Donald Trump de tarifs douaniers sur les importations mondiales début avril”.
Certes, ajoute Christine Lagarde, la monnaie unique a encore du chemin à parcourir pour concurrencer le dollar en tant que monnaie de réserve mondiale, alors que l’euro représente environ 20 pour cent des réserves de change mondiales.
Pour le dollar, ce chiffre s’élève à 58 pour cent, soit son niveau le plus bas depuis 1994.
“L’effondrement de l’ordre commercial mondial sous Trump présente des risques pour l’Europe”, a encore ajouté la patronne de la BCE, mais le changement dans la manière dont les investisseurs perçoivent les États-Unis et le dollar crée selon elle une opportunité de premier ordre pour un “moment euro mondial” dans lequel l’Europe peut prendre davantage le contrôle de son propre destin, a-t-elle conclu.