Vodafone, un sentiment au plus bas
Vodafone clôt la sélection des 10 actions favorites de la rédaction de Trends-Tendances Bourse présentées au fil de la semaine.
Le géant des télécommunications fixes et mobiles détient des participations, qui peuvent être tant majoritaires que minoritaires, dans 14 marchés. Ses activités se déclinent entre Europe Consumer (un peu plus de la moitié du chiffre d’affaires, CA), Vodafone Business (clientèle d’entreprises, plus de 25 % du CA) et Africa Consumer (17 %).
Quel bilan tirer de 2023 ?
Les résultats opérationnels se sont légèrement améliorés. Le cours, en revanche, n’avait pas été si bas depuis 1997 : il a chuté de plus de 90 % depuis le sommet atteint en mars 2000, quand le rachat de l’allemand Mannesmann avait fait, brièvement, de Vodafone, la firme la plus fortement valorisée d’Europe. Pour l’investisseur toutefois, ce qui compte, c’est l’avenir. Vodafone a initié cette année un programme de restructuration qui devrait lui permettre d’économiser un milliard d’euros en trois ans ; 11.000 employés (12 % environ) seront remerciés, entre autres. Simultanément, la structure du groupe sera simplifiée. Les actifs dont la rentabilité n’offre aucune perspective d’amélioration à brève échéance seront cédés. Des transactions ont d’ores et déjà été conclues sur des marchés de petite taille, comme la Hongrie et le Ghana, mais la cession des actifs espagnols (9 % du CA) à Zegona Communications est d’une autre ampleur. Zegona paiera 4,1 milliards d’euros, à quoi s’ajouteront, pendant un certain temps, 110 millions par an pour l’utilisation de la marque Vodafone et la vente de smartphones. Une autre opération sur le marché domestique se prépare : elle consisterait en la fusion des activités britanniques de Vodafone (15 % du CA) avec celles de Three UK (Hutchison), ce qui, si les autorités de la concurrence britanniques l’avalisent, aboutirait à la création du plus grand conglomérat du Royaume-Uni.
Qu’attendre de 2024 ?
Le groupe voudrait se défaire de ses actifs italiens (11 % du CA), à la rentabilité insuffisante. Il avait précédemment refusé les 11 milliards d’euros proposés pour ce pôle par le français Iliad. Il espère également que ses activités en Allemagne resteront, à présent, orientées à la hausse ; elles assurent près du tiers du CA consolidé, soit la contribution de loin la plus importante. Le CA s’est redressé et la rentabilité, stabilisée, au cours du dernier trimestre. Vodafone table, pour son exercice 2023/24, sur un cash-flow opérationnel (Ebitda) ajusté de 13,3 milliards et un flux de trésorerie disponible de 3,3 milliards d’euros. Les ventes d’actifs (en dehors, pour l’instant, de celle des actifs espagnols) ont fait tomber la dette à 36,2 milliards d’euros, soit 2,7 fois l’Ebitda. D’après le consensus, le dividende devrait passer de 7,9 à 7 pence.
Pourquoi est-ce un favori ?
Le sentiment à l’égard du secteur est au plus bas, ce qui, dans le cas de Vodafone, se traduit par une valorisation de 3,5 fois à peine l’Ebitda escompté. Les attentes sont donc peu ambitieuses, or les coupes sombres annoncées, à quoi s’ajoutera un net allègement de la facture énergétique, devraient permettre de dégager des marges plus élevées en 2024. Il est impératif que la reprise du marché allemand se confirme. Le coût des investissements diminuera au fil des ans et même si le climat n’est pas propice aux grandes transactions, le groupe simplifie sa structure. Mais il a surtout pour lui son rendement en dividende, lequel, même après la diminution attendue, reste très élevé.
Conseil : acheter
Risque : moyen
Rating : 1B
Cours : 67,03 pence
Ticker : VOD LN
Code ISIN : GB00BH4HKS39
Marché : London Stock Exchange
Capit. boursière : 18,6 milliards GBP
C/B 2023 : 7,5
C/B attendu 2024 : 7
Perf. cours sur 12 mois : -23 %
Perf. cours depuis le 01/01 : -22 %
Rendement du dividende : 11,6 %
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici