Van de Velde souffre des caprices de sa clientèle

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Pas facile, pour le fabricant de lingerie, de prévoir précisément son chiffre d’affaires et son bénéfice, car les consommateurs montrent un comportement de plus en plus erratique. Le bilan de l’entreprise reste toutefois extrêmement solide et sa valorisation est intéressante.

La clientèle est difficile à cerner depuis quelques années. Sa confiance s’est évaporée pendant la phase aiguë de la crise sanitaire; elle s’est ensuite nettement améliorée, pour s’effondrer à nouveau dans le contexte de la crise énergétique et de l’offensive contre l’Ukraine. Elle se redresse depuis la fin de l’année passée, sans pour autant briller par sa stabilité. Pour des entreprises comme Van de Velde, qui commercialisent des produits de grand luxe de surcroît très sensibles aux modes, ce manque de prévisibilité complique les choses.

Le fabricant de lingerie a clos le premier semestre sur un chiffre d’affaires en légère hausse; mais comme il avait pensé vendre davantage l’an dernier, il s’était retrouvé avec des stocks d’invendus, sur lesquels il a dû procéder à des dépréciations. Le cash-flow d’exploitation (Ebitda) est dès lors demeuré stable, alors que le chiffre d’affaires à périmètre comparable avait grimpé de 4,3%. Les stocks se rapprochant, depuis, de leurs niveaux habituels, la direction n’est pas tentée de les écouler à bas prix, au risque, estime-t-elle, de nuire structurellement aux ventes. Pour le second semestre de 2023, le groupe reste prudent. La confiance des consommateurs a beau s’être rétablie, elle demeure fragile. La direction constate en outre une certaine circonspection dans la politique d’achat des détaillants, partenaires de l’entreprise.

Dans de telles conditions, une augmentation de 4,3% du chiffre d’affaires à périmètre comparable reste tout à fait acceptable. La clientèle ayant recommencé à voyager, le balnéaire a considérablement progressé, pour la deuxième année consécutive. Les ventes directes (en ligne et dans les boutiques de l’entreprise même) ont bondi de 13%, alors que la croissance du chiffre d’affaires assurée par les détaillants partenaires n’a pas dépassé 2,2%. Ici aussi, les stocks relativement importants recensés à la fin de l’an dernier ont joué les trouble-fêtes, et découragé les nouvelles commandes.

L’Ebitda est donc resté stable, en raison, on l’a vu, des dépréciations, mais aussi de l’accroissement des dépenses de marketing. C’est en Allemagne surtout que l’entreprise sise en Flandre orientale s’attelle, non sans succès, à faire connaître ses marques PrimaDonna, Marie Jo et Andres Sarda. L’Allemagne est un marché très important pour elle; à terme, l’Amérique sera tout aussi incontournable, mais Van de Velde ne l’abordera pas sans en avoir minutieusement étudié le marché.

La stabilité de l’Ebitda n’a pas évité au bénéfice net de reculer de 4%. Il faut voir là le résultat de la moindre contribution du sous-traitant Top Form, dans lequel Van de Velde détient une participation de 25%. Top Form a achevé le semestre en perte, à cause, notamment, de difficultés rencontrées sur le marché américain. Van de Velde présente quoi qu’il en soit un bilan toujours extrêmement solide, comme en témoigne sa trésorerie, de 50,2 millions d’euros net. Le programme de rachat d’actions, plafonné à 15 millions d’euros, suit son cours; à la fin du mois de juin, le compteur atteignait 4,4 millions d’euros.

Conclusion

La volatilité de la confiance des consommateurs pèse sur la croissance et sur la prévisibilité du chiffre d’affaires et des bénéfices de l’entreprise. Pour autant que cette confiance se stabilise, la croissance sous-jacente des activités pourrait à nouveau s’accélérer. Le bilan reste extrêmement solide et, avec un ratio cours/bénéfice inférieur à 12, la valorisation est intéressante. Nous recommandons toujours d’acheter.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 32,85 euros

Ticker: VAN:BB

Code ISIN: BE0003839561

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 437 millions EUR

C/B 2022: 12

C/B attendu 2023: 12

Perf. cours sur 12 mois: -7%

Perf. cours depuis le 01/01: +6%

Rendement du dividende: 6,5%

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