Premières lueurs au bout du tunnel pour PostNL
L’essoufflement du trafic de colis et l’augmentation des coûts ont persisté au premier trimestre. L’absence, contre toute attente, de pertes, est donc un soulagement pour les investisseurs.
PostNL a livré au premier trimestre plus de colis que prévu, tant aux Pays-Bas qu’à l’étranger. C’est en mars surtout que l’entreprise a perçu les signes d’une reprise, sur un marché logistique très cyclique. Après les fastueuses années 2020-2021, le creux semble avoir été atteint. Les volumes devraient désormais cesser de baisser.
Pendant la crise sanitaire, l’abondance de colis a été extraordinaire. Anticipant une augmentation continue de la demande, PostNL a investi dans l’accroissement de ses capacités. Mais les expéditions ont subi un sérieux coup de frein l’an passé, quand les clients ont pu recommencer à fréquenter les magasins; à cela est venu s’ajouter l’affaiblissement du pouvoir d’achat, dû à la flambée des factures d’énergie et à la perte de confiance des consommateurs. PostNL a donc expédié à partir de là 10% de colis en moins. Ses concurrents ayant fait la même erreur d’estimation, le marché se caractérise par une forte surcapacité. Il était donc très difficile pour PostNL d’augmenter ses prix; or, portés par l’inflation salariale et l’envolée des prix de l’énergie, ses propres coûts étaient orientés à la hausse. L’entreprise a laissé dans l’affaire 73% de son bénéfice d’exploitation et 70% de sa capitalisation boursière (entre le sommet atteint à l’été 2021 et le plancher de ce printemps). Les augmentations tarifaires ont partiellement limité la casse, mais coûté au groupe une fraction de sa part de marché dans le segment des colis.
L’essoufflement de la demande et l’augmentation des coûts ont persisté au premier trimestre. L’absence, contre toute attente, de pertes, est donc un soulagement. Le ralentissement de la baisse du trafic et les premiers résultats d’une stricte politique de contrôle des coûts ont permis de dégager un bénéfice d’exploitation de 7 millions d’euros; c’est 78% de moins qu’au premier trimestre de 2022, mais l’hémorragie semble endiguée. L’inflation des coûts va se faire sentir un certain temps encore, mais la confiance des consommateurs se rétablit et le trafic pourrait continuer à se stabiliser cette année. L’organisation s’adapte à la nouvelle réalité, en réduisant ses effectifs dans les divisions logistiques, notamment. Tout cela lui a permis de confirmer, lors de la présentation de ses semestriels, le 8 mai, ses prévisions pour l’exercice, en l’occurrence un bénéfice d’exploitation de 70 à 100 millions d’euros.
L’activité colis devrait se reprendre à partir de 2024. Selon la direction, le commerce électronique reste abondamment sollicité, même s’il faudra quelques années pour retrouver les pointes de 2020 et 2021. La marge devrait en tout état de cause gagner deux points de pourcentage en 2024, du moins si la conjoncture ne vient pas lui mettre des bâtons dans les roues. Dans l’activité courrier, la direction pronostique une baisse de 8% à 10% des volumes. Elle tente, à coups d’augmentations tarifaires et de gains d’efficacité, de défendre une rentabilité modeste dans cette division.
Conclusion
Le pire semble passé pour PostNL. Les coûts continuent d’augmenter rapidement, mais le ralentissement du trafic de colis semble se stabiliser et l’organisation se débarrasse des investissements excédentaires consentis durant la crise sanitaire. Reste à voir si ce basculement du cycle va se confirmer. Dans l’intervalle, ce qui reste de la capitalisation boursière (815 millions d’euros) traduit, compte tenu du bénéfice d’exploitation escompté pour 2023, une valorisation correcte. Nous recommandons toujours de conserver le titre.
Conseil: conserver/attendre
Risque: moyen
Rating: 2B
Cours: 1,64 euro
Ticker: PNL
Code ISIN: NL0009739416
Marché: Euronext Amsterdam
Capit. boursière: 815 millions EUR
C/B 2022: 10
C/B attendu 2023: 12
Perf. cours sur 12 mois: -38%
Perf. cours depuis le 01/01: -6%
Rendement du dividende: 4%
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