Le tuyau de la semaine: Ball Corporation

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Largement recyclable, l’aluminium est relativement durable. Malgré le contexte macro-économique, les canettes, activité dans laquelle Ball Corporation est excellemment bien positionné, devraient donc continuer à gagner des parts de marché.

Fondé en 1880, Ball est le plus grand fabricant d’emballages en aluminium au monde. Ses 21.000 salariés font tourner 60 usines réparties dans 26 pays. Il a produit l’an passé 109 milliards de canettes, d’aérosols et de gobelets. Il collabore avec la plupart des grandes sociétés productrices de biens de consommation, dont AB InBev, Heineken, Coca Cola, Pepsico, Unilever et Carlsberg.

Il fournit également des technologies haut de gamme à l’aéronautique, une activité qui n’a représenté en 2022 que 13% de ses 15,4 milliards de dollars de chiffre d’affaires (CA), les emballages ayant assuré le reste. Les canettes constituent l’essentiel de cette production. Ball est très bien positionné sur ce marché (part estimée à 37% en Amérique du Nord, 39% en Europe/Moyen-Orient et 46% en Amérique du Sud). Les canettes subissent certes la concurrence du verre et du PET, mais avec une marge d’exploitation de 8-9% et un rendement des capitaux propres de 20%, la rentabilité est au rendez-vous. Le CA a progressé de 6,7% l’an depuis 2000 et le résultat d’exploitation grimpe de 8,3% par an en moyenne.

Après avoir chuté de 50% en 2022, le titre se négocie toujours 40% sous son sommet historique. En cause: non pas l’entreprise, mais le contexte macroéconomique. Certains clients ayant augmenté leurs prix de 20%, le nombre de canettes vendues diminue tout simplement. Ball n’en a écoulé que 0,8% de plus entre 2021 et 2022; le 4e trimestre et le suivant ont même été marqués par un recul de 6,1% et de 6,7% respectivement. Hors Russie, les ventes ont ralenti de 1,4% entre janvier et mars. Comme une usine ne se ferme pas facilement, tout tassement des ventes pèse sur les bénéfices. Sur une base comparable, le bénéfice trimestriel a cédé près de 14%, à 217 millions de dollars. L’augmentation des charges d’intérêt et l’inflation des coûts ont joué un rôle également.

Les prix sont liés à l’indice des prix à la production et les hausses de coûts ne seront répercutées qu’avec un certain retard. Les volumes – hors Russie toujours – afficheront une légère hausse sur l’ensemble de l’année. La direction compte bien atteindre l’objectif de 10-15% de croissance du bénéfice par action qu’elle s’est fixé pour 2023, manque à gagner russe inclus.

Les canettes continueront sans doute à grignoter des parts de marché (la demande devrait progresser de 4-6% par an sur le long terme) car largement recyclable, l’aluminium est relativement durable. C’est d’ailleurs pourquoi Ball a construit plusieurs usines ces dernières années. L’essentiel des investissements étant derrière lui, le groupe va pouvoir faire refluer plus d’argent vers l’actionnaire (en rachetant des actions) et alléger sa dette. Le ratio dette nette/flux de trésorerie d’exploitation devrait atteindre 3,5, voire moins, d’ici la fin de l’année. Ce chiffre ne tient pas compte de la mise en vitrine des activités aéronautiques, pour plus de 5 milliards de dollars, dit-on. Les rachats de titres contribuent aux objectifs de croissance du bénéfice par action, qui ne pourront toutefois être atteints que si les volumes repartent à la hausse.

Conclusion

Vu l’excellente position qu’occupe Ball sur le marché et le contexte favorable au développement durable, nous sommes confiants. La chute du cours a fait passer la valorisation de plus de 22 fois à 16,5 fois le bénéfice sur la base des pronostics pour 2024 (14,5 fois, pour 2025). Mais la valorisation devrait pouvoir rebondir, car la pression sur les volumes est temporaire et le modèle d’affaires de Ball a fait ses preuves.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 56,91 dollars

Ticker: BLL US

Code ISIN: US0584981064

Marché: NYSE

Capit. boursière: 18,3 milliards USD

C/B 2022: 22,5

C/B attendu 2023: 19

Perf. cours sur 12 mois: -39%

Perf. cours depuis le 01/01: +6%

Rendement du dividende: 1,4%

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