Le tuyau de la semaine : BAE Systems
BAE est la seule entreprise européenne à concurrencer sérieusement des groupes américains comme Lockheed Martin, Northrop Grumman ou General Dynamics. Sa valorisation est sensiblement équivalente. Dans l’environnement actuel, ce titre défensif forme un atout en portefeuille.
Le britannique BAE Systems est le groupe de défense le plus important et le plus diversifié d’Europe – ce qui explique que, bien qu’elle ait bondi à la suite de l’éclatement de la guerre en Ukraine, son action reste très éloignée de celles d’autres entreprises européennes, plus spécialisées par région ou par produit. Rheinmetall, porté par la flambée des dépenses de défense allemandes et par les besoins de l’Ukraine en munitions et en véhicules de combat, et Saab, qui réalise 45 % de son chiffre d’affaires (CA) en Suède même, sont les grands gagnants du secteur européen de la défense (hausses de cours de plus de 200 %). Avec un gain légèrement inférieur à 100 %, BAE fait presque pâle figure.
BAE est pourtant, depuis un certain temps déjà, la seule entreprise européenne à concurrencer sérieusement des groupes américains comme Lockheed Martin, Northrop Grumman ou General Dynamics ; elle réalise en effet plus de 43 % de son CA aux Etats-Unis, un rapport appelé à passer à 47 % au premier semestre de cette année, une fois que l’acquisition de Ball Aerospace, annoncée en 2023, sera achevée. Avec Ball Aerospace, les Britanniques renforcent non seulement leur division américaine, mais aussi leurs activités d’aérospatiale militaire en son sein. Plus de 90 % des contrats conclus par Ball le sont avec des agences gouvernementales américaines, comme le ministère de la Défense ou la NASA. La transaction coûtera à BAE 5,6 milliards de dollars et sera financée par une dette d’environ 4 milliards de dollars. Le ratio d’endettement (dette financière/flux de trésorerie d’exploitation) passera dès lors de moins de 1 à 1,7–2, si l’on tient compte des contrats de location et des engagements de pension. Il ne faut quoi qu’il en soit pas voir dans cette augmentation du ratio d’endettement une menace pour la croissance des dividendes ou les rachats d’actions.
Fin novembre, Charles Woodburn, le CEO de BAE Systems, a déclaré lors d’un séminaire organisé par JP Morgan s’attendre à une croissance de 5 % à 7 % par an en moyenne du CA, non seulement au cours des cinq prochaines années, mais aussi durant les cinq suivantes, une prévision qu’autorisent plusieurs projets rémunérateurs et de long terme. Le premier est le projet nucléaire pour AUKUS, la collaboration entre les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie, destiné à contrer l’expansionnisme chinois dans le Pacifique. L’autre est la phase suivante du programme Global Combat Air, une collaboration entre l’Italie, le Japon et le Royaume-Uni, qui aboutira au développement d’un nouvel avion de combat, dont l’achèvement est prévu pour 2035. Ces deux projets assurent à BAE Systems une croissance à long terme de son CA, de même qu’une répartition géographique plus marquée encore.
Conclusion
Dans l’immédiat, le plus important est la publication des chiffres annuels, annoncée pour le 21 février et dans la perspective de laquelle les bénéfices prévisionnels pour 2023 et 2024 ont été revus à la hausse. Nous tablons sur un bénéfice de 63 pence par action pour 2023 et de 70 pence pour cette année, soit un ratio cours/bénéfice légèrement inférieur à 17 pour 2024, ce qui permet à la valorisation de BAE de tutoyer celles de Lockheed Martin, de Northrop Grumman et de General Dynamics. Sans doute cette valorisation n’ira-t-elle pas beaucoup plus loin, mais la combinaison d’années de croissance des bénéfices, de dividendes de plus en plus élevés et de rachats d’actions fait de BAE Systems un titre défensif, dans l’environnement géopolitique actuel.
Conseil : acheter
Risque : moyen
Rating : 1B
Cours : 2.131 pence
Ticker : BAE GB
Code ISIN : VK0010272202
Marché : Londres
Capit. boursière : 18,3 milliards GBP
C/B 2023 : 32,5
C/B attendu 2024 : 24,5
Perf. cours sur 12 mois : -29 %
Perf. cours depuis le 01/01 : +2 %
Rendement du dividende : –
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