La faible valorisation d’Umicore constitue une belle fenêtre d’entrée
Le bénéfice diminuera cette année également, du fait du recul des prix des métaux précieux et d’une division matériaux pour batteries qui tarde à répondre aux attentes. Le cours de l’action est aujourd’hui à son plus bas depuis 2016.
Il faudra faire preuve d’encore un peu de patience avant de voir la division matériaux pour batteries donner à Umicore le coup de pouce tant attendu. Le marché espérait un tournant en 2024, mais la direction prévoit pour cette année un cash-flow d’exploitation (Ebita) ajusté consolidé de 900 à 950 millions d’euros (972 millions en 2023). L’Ebitda reculera ainsi pour la troisième année de suite, ce que la Bourse, évidemment, n’applaudit guère.
Tout n’est pas noir pour autant : le ratio cours/bénéfice est tombé à 13, si bien que les investisseurs paient aujourd’hui à peine les perspectives de croissance favorables qu’offrent toujours les matériaux pour batteries. Dès 2025, l’augmentation des volumes de cette division, qui affiche une marge d’Ebitda stable de 25 %, devrait doper les bénéfices.
La contraction des bénéfices, depuis trois ans, n’est cependant pas uniquement imputable aux lents débuts de la division batteries. Les résultats inédits de 2021 s’expliquaient par les prix exceptionnellement élevés des métaux précieux traités dans la division recyclage, mais ce bonus s’est depuis complètement évaporé. Entre 2022 et 2023, par exemple, le rhodium a perdu 60 % de sa valeur moyenne, le palladium, près de 40 %. En conséquence, l’Ebitda ajusté de la division recyclage a chuté, de 463 à 295 millions d’euros, en 2023. Combinées à la forte hausse des coûts, ces baisses de prix ont amputé l’Ebitda d’environ 200 millions d’euros l’an dernier. Les économies de coûts réalisées, les couvertures mises en place et la belle tenue du négoce des matériaux ont toutefois limité les pertes. Les métaux précieux semblent aujourd’hui avoir atteint un étiage, mais les prix bas se feront encore sentir longtemps dans les résultats. L’Ebitda de la division recyclage est ainsi attendu en légère baisse en 2024.
Le cru 2024 devrait également être crucial pour la division qui produit des matériaux cathodiques pour les batteries de voitures électriques. L’Ebitda est attendu en baisse, mais la récupération de matériaux de rebut issus de la production de matériaux pour batteries a offert un bonus unique en 2023. En excluant ce dernier, la rentabilité de la division devrait sensiblement augmenter cette année, surtout au second semestre, avec l’exécution de contrats récemment signés. Le carnet de commandes d’Umicore inclut la fourniture de 190 gigawatts-heure (GWh) de matériaux cathodiques d’ici 2027, et de 270 GWh d’ici 2030. Umicore a inséré dans ces contrats des clauses garantissant un minimum de 85 % d’approvisionnement et la possibilité pour lui de répercuter les hausses de prix sur les clients.
L’Ebitda de la division catalyseurs devrait flirter avec le record de 2023. Les flux de trésorerie attrayants qu’elle génère contribuent au financement de l’expansion de la division batteries. Malgré ses nombreux investissements, Umicore a dégagé un flux de trésorerie disponible de plus de 300 millions d’euros l’an dernier. Fin 2023, la dette représentait 1,3 fois l’Ebitda, ce qui permet le versement d’un dividende de 0,8 euro par action.
Conclusion
Si le cours intègre déjà un certain nombre de mauvaises nouvelles, l’actuel ratio cours/bénéfice (13) intègre à peine les perspectives favorables qui doperont les bénéfices dès 2025, voire plus tôt. Cette faible valorisation constitue une belle fenêtre d’entrée.
Conseil : acheter
Risque : moyen
Rating : 1B
Cours : 20 euros
Ticker : UMI BB
Code ISIN : BE0974320526
Marché : Euronext Bruxelles
Capit. boursière : 4,92 milliards EUR
C/B 2023 : 12
C/B attendu 2024 : 13
Perf. cours sur 12 mois : -39 %
Perf. cours depuis le 01/01 : -18 %
Rendement du dividende : 4 %
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