KBC a publié d’excellents résultats annuels
Les actions bancaires européennes se redressent depuis quelques mois et plus encore ces dernières semaines, grâce à un taux long que soutient la vigueur des économies et des marchés de l’emploi. Nous craignons toutefois qu’il ne s’agisse que d’un répit et que les taux d’intérêt à long terme ne se tassent dans le courant de l’année, ce qui pèserait sur les marges d’intérêt.
La (relative) stabilité de son profil ne garantit pas à KBC une évolution stable de son cours au fil des ans, et moins encore ces 12 à 18 derniers mois. On a vu le titre bondir de moins de 50 euros à plus de 70 euros, avant de retourner flirter avec les 50 euros en 2023 puis de repasser, beaucoup plus récemment, la barre des 60 euros. Les dossiers Silicon Valley Bank, Credit Suisse et autres First Republic Bank ont découragé plus d’un actionnaire ; rappelons aussi qu’avec son bon fiscalement avantageux, l’Etat belge a fait perdre aux grandes banques plusieurs milliards d’euros de dépôts d’épargne. Enfin, l’évolution des revenus nets d’intérêts a fait l’objet d’une attention toute particulière de la part des investisseurs au quatrième trimestre – ces revenus sont, soulignons-le, le cœur de l’activité des banques, la base (stable) de leurs bénéfices. Or en publiant, dans la foulée des chiffres du troisième trimestre, des prévisions pour 2024 plus sombres et plus prudentes qu’auparavant, le bancassureur belge a semblé confirmer que ses revenus nets d’intérêts avaient désormais atteint un sommet.
Bonne nouvelle, donc : alors que le consensus misait sur 1,32 milliard d’euros, les revenus nets d’intérêts se sont établis au quatrième trimestre à 1,36 milliard d’euros. C’est certes un peu moins qu’au troisième trimestre de 2023 (1,382 milliard) et qu’au quatrième trimestre de 2022 (1,417 milliard) mais sur l’exercice, le poste a progressé de 6 %, à 5,473 milliards d’euros, contre 5,162 milliards en 2022. La marge nette d’intérêt a reculé au quatrième trimestre de 5 points de base (de 2,04 % à 1,99 %) en glissement trimestriel et de 11 points de base (de 2,10 % à 1,99 %) en glissement annuel. La direction confirme s’attendre pour cette année à une tendance plutôt stable (fourchette de 5,3 à 5,5 milliards d’euros).
A 677 millions d’euros, le résultat net est demeuré bien en deçà du consensus (707,2 millions d’euros). En cause, principalement : les 170 millions d’euros de dépréciations, dont on s’attendait à ce qu’elles se limitent à 109,9 millions d’euros. Le bénéfice net a reculé de 200 millions en glissement trimestriel et de 50 millions en rythme annuel. Il n’en est pas moins passé de 2,818 à 3,401 milliards d’euros (+20,7 %) sur l’ensemble de l’exercice, d’où la progression de 6,64 à 8,04 euros du bénéfice par action. Toujours généreux, KBC paiera un dividende de 4,15 euros brut par action au titre de 2023 (1 euro versé en novembre dernier, 3,15 euros annoncés pour mai). C’est une excellente nouvelle pour KBC Ancora (18,6 % des titres KBC), l’actionnaire de référence, dont les revenus sont presque exclusivement constitués de dividendes payés par le groupe.
Conclusion
A 1,15 fois la valeur comptable, un ratio cours/bénéfice escompté de 8,5 et avec un rendement en dividende proche de 7 %, la valorisation reste raisonnable. Lorsque l’action plongeait vers les 50 euros, nous avions – à juste titre – relevé notre recommandation à “acheter”. Mais comme la reprise devrait être plus ou moins terminée, nous abaissons à nouveau notre conseil.
Conseil : conserver/attendre
Risque : moyen
Rating : 2B
Cours : 62,02 euros
Ticker : KBC BB
Code ISIN : BE0003565737
Marché : Euronext Bruxelles
Capit. boursière : 25,89 milliards EUR
C/B 2023 : 8
C/B attendu 2024 : 8,5
Perf. cours sur 12 mois : -6 %
Perf. cours depuis le 01/01 : +5 %
Rendement du dividende : 6,8 %
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