Hausse des marges d’Agnico-Eagle Mines en perspective

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La santé financière de ce groupe aurifère dirigé de main de maître est excellente, la majeure partie de sa production provient de régions stables et les nouveaux projets ne manquent pas.

L’acquisition conjointe de Yamana Gold par Agnico-Eagle Mines (AEM) et Pan American Silver (PAAS) a été bouclée le mois dernier. Gold Fields lorgnait lui aussi Yamana, mais AEM et PAAS ont offert plus que lui. Le duo s’est partagé les actifs acquis. AEM hérite de ceux situés au Canada, dont, surtout, la participation de 50% dans la mine Canadian Malartic (CM), au Québec, qui lui manquait pour en avoir le contrôle total. Il acquiert en outre le projet aurifère avancé Wasamac (en Abitibi), situé à 100 kilomètres du complexe CM, de même que plusieurs actifs d’exploration (en Ontario et au Manitoba). Plus de la moitié de la production d’AEM provient de l’Abitibi, région favorable à l’exploitation minière dans laquelle le groupe est actif depuis des décennies et dispose d’excellentes infrastructures. Maintenant qu’il détient l’intégralité de CM, il réalisera dans la région un chiffre d’affaires (CA) plus important encore. AEM ne cesse de s’étendre. L’année dernière, il avait acquis Kirkland Lake (mines Detour Lake et Macassa, au Canada, et Fosterville, en Australie).

En 2022, la production d’AEM s’est élevée à 3,28 millions d’onces troy, le classant troisième producteur d’or au monde, derrière Newmont et Barrick. Le groupe a lui aussi subi l’inflation l’année dernière: les coûts de la main-d’œuvre, de l’énergie et des matières premières ayant augmenté, il a vu le coût de production moyen d’une once troy grimper à 1.090 dollars, légèrement au-dessus des attentes. Au quatrième trimestre, ce coût a atteint un plus haut à 1.231 dollars. Le groupe ne devrait cependant plus ressentir l’inflation des coûts au-delà de 2023. Il s’attend désormais pour cette année à un coût de production moyen compris entre 1.140 et 1.190 dollars par once troy alors que l’année dernière, il avait pronostiqué pour 2023 un coût de 1.000 à 1.050 dollars. La remontée du cours de l’or compensera heureusement cette hausse. A partir de l’année prochaine, ce coût diminuera puisque la production s’accroîtra. Les actifs récemment acquis contribueront à la production durant 9 mois, en 2023. Le groupe table dès lors sur une production de 3,24 à 3,44 millions d’onces troy pour cette année. Elle passera d’ici 2025 à 3,4 à 3,6 millions d’onces. Dans l’intervalle, l’extension de l’usine de traitement de Detour Lake devrait permettre de produire de 200.000 à 300.000 onces troy supplémentaires. L’expansion d’Odyssey (CM) devrait apporter un surplus d’autant d’onces. Mais dans le même temps, la production à Fosterville continuera à aller s’amenuisant. AEM compte néanmoins encore trois projets d’exploration avancés, qui à plus long terme contribueront ensemble à la production à hauteur de 400.000 à 500.000 onces troy. Grâce surtout à Detour Lake, les réserves prouvées d’AEM ont crû de 9% l’année passée, pour atteindre 48,7 millions d’onces troy, un nouveau record. Et ce chiffre n’inclut pas encore les actifs rachetés à Yamana.

En 2022, le bénéfice d’exploitation (Ebitda) a atteint 2,29 milliards de dollars et le bénéfice net, 670,3 millions de dollars. En remboursant deux obligations, AEM a réduit sa dette à 1,34 milliard de dollars. Compte tenu d’une trésorerie de 658,6 millions de dollars, la dette nette s’élève à 683,4 millions de dollars, ce qui correspond à 0,3 fois l’Ebitda. En 2022, le groupe a produit un flux de trésorerie disponible de 558,5 millions de dollars et racheté 1,57 million de ses actions, pour près de 70 millions de dollars. De 0,4 dollar par action, le dividende trimestriel offre, au cours actuel de l’action, un rendement intéressant de 2,8%.

Conclusion

AEM est un titre incontournable pour le segment métaux précieux de tout portefeuille. La hausse de sa production l’année prochaine garantira au groupe une baisse de son coût de production, qui, associée à la progression du cours de l’or, stimulera les marges bénéficiaires. AEM s’échange à 1,6 fois sa valeur comptable. La santé financière de ce groupe dirigé de main de maître est excellente, la majeure partie de sa production provient de régions stables et les nouveaux projets ne manquent pas. On a semble-t-il tout à gagner à miser sur AEM.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 56,79 dollars

Ticker: AEM US

Code ISIN-: CA0084741085

Marché: New York Stock Exchange

Capit. boursière: 25,7 milliards USD

C/B 2022: 38

C/B attendu 2023: –

Perf. cours sur 12 mois: -11%

Perf. cours depuis le 01/01: +6%

Rendement du dividende: 2,8%

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