Fagron porté pour la première fois par l’Amérique du Nord
Fagron a clos 2023 sur d’excellents résultats, légèrement meilleurs que prévu. Son ratio d’endettement est désormais rassurant.
Son chiffre d’affaires (CA), de 683,9 millions d’euros en 2022, a grimpé à 763 millions d’euros (+11,6 % ; consensus : 760,5 millions ; fourchette pronostiquée : entre 750 et 770 millions). La croissance du CA hors effets de change a atteint 12,5 %, dont 9,6 % de croissance organique (sans acquisitions ni cessions ; 10,5 % sans effets de change). Le CA du 4e trimestre a augmenté de 9,7 %, à 200 millions d’euros, sur un an.
L’Amérique du Nord a été pour la première fois le principal contributeur au CA du groupe. Sous l’impulsion des activités Compounding (préparations magistrales), il a bondi de 26 %, à 306,8 millions d’euros (+29,4 % hors effets de change, dont 25,5 % de croissance organique). Le CA européen a progressé de 3,1 %, à 284,9 millions d’euros (+3,5 % hors effets de change), tandis que les ventes latino-américaines atteignaient 169,2 millions d’euros (+4,2 %, dont 2,3 % hors effets de change). L’accroissement des volumes et les synergies dus aux acquisitions américaines ont fait passer de 130,7 millions d’euros en 2022 à 149 millions en 2023 (+13,9 % ; consensus : 147,5 millions) le flux de trésorerie d’exploitation récurrent, ou Rebitda. La marge de Rebitda a dès lors augmenté de 40 points de base (pb), à 19,5 % (19,4 % au 1er semestre). Avec une marge de Rebitda qui a gagné 260 pb, à 19,4 %, alors qu’elle cédait 40 pb en Europe, à 21,5 % (22,7 % au 1er semestre) et 130 pb en Amérique latine, à 16,5 % (15,7 % au 1er semestre, cependant), l’Amérique du Nord a été le moteur de cette progression. Elle a bénéficié de la croissance toujours vigoureuse des activités préparations magistrales à Anazoa et préparations stériles à Wichita, ainsi que des effets de l’acquisition de l’usine de Boston. Les installations stériles ont atteint fin 2023 un CA annuel combiné extrapolé de 165 millions de dollars. En Amérique latine, où la concurrence reste rude, la demande a continué à se redresser et Fagron conserve sa place de numéro 1.
Le groupe espère compenser les incertitudes que font planer les changements annoncés dans le système de remboursement polonais par un certain nombre de mesures stratégiques axées sur les ventes et l’offre de produits. Après la finalisation, en janvier, de l’acquisition du hongrois Parma Product, celle, en février, de London Specialist Pharmacy ajoute le Royaume-Uni à la liste des pays dans lesquels Fagron est actif. Le flux de trésorerie d’exploitation a bondi de 13,9 %, à 124,6 millions d’euros, tandis que le bénéfice net atteignait 0,97 euro par action (+1 % seulement). Le dividende brut a augmenté de 20 %, à 0,30 euro par action, soit un rendement de 1,7 % brut.
En conséquence, la dette nette a pu passer de 1,9 fois le Rebitda tant à la fin de 2022 qu’au 30 juin 2023 à un rassurant 1,4 fois fin 2023. Fagron s’autorisant un ratio de 2,8 au maximum, il a de quoi financer de nouvelles acquisitions. Il mise pour 2024 sur une croissance organique élevée (mais inférieure à 10 %) de son CA et sur une nouvelle augmentation de sa rentabilité en glissement annuel (excepté en Europe, où elle sera stable).
Conclusion
L’action a bien réagi au rapport légèrement meilleur que prévu et au (modeste) relèvement par certains courtiers de leur objectif de cours. Nous recommandons toujours de la conserver ; à 16,3 fois le bénéfice et 9,6 fois le ratio valeur de l’actif économique (EV)/flux de trésorerie d’exploitation prévus pour 2024, la valorisation est correcte.
Conseil : conserver/attendre
Risque : moyen
Rating : 2B
Cours : 18,06 euros
Ticker : FAGR BB
Code ISIN : BE0003874915
Marché : Euronext Bruxelles
Capit. boursière : 1,32 milliard EUR
C/B 2023 : 18,6
C/B attendu 2024 : 16,3
Perf. cours sur 12 mois : +22,5 %
Perf. cours depuis le 01/01 : +6,3 %
Rendement du dividende : 1,7 %
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