D’Ieteren Group non récompensé pour ses efforts

© Getty Images

Contrairement à ce que la chute du cours de son action pourrait laisser croire, le groupe D’Ieteren enchaîne les très bons résultats depuis plusieurs années. Ce fut le cas au premier semestre de cette année également.

Le bénéfice ajusté avant impôts s’est élevé à 548,9 millions d’euros au premier semestre, soit une hausse de 45% en glissement annuel, grâce notamment à la contribution de la filiale PHE et à la progression de plus d’un quart des bénéfices à périmètre comparable.

Le groupe a revu à la hausse ses ambitions en matière de bénéfice ajusté pour l’exercice, de 940 à 950 millions d’euros, montant qui a toutefois laissé les investisseurs sur leur faim: cette hausse limitée laisse présager un certain ralentissement de la croissance des bénéfices au second semestre. Quoi qu’il en soit, ses meilleurs résultats opérationnels permettent au groupe D’Ieteren de compenser la hausse des charges d’intérêt.

De 95,5 millions d’euros, la différence entre le bénéfice ajusté avant impôts et le bénéfice réel rapporté a de nouveau été très importante, au premier semestre. Le résultat ajusté par action s’est élevé à 7,11 euros, mais le résultat réel est resté à 5,33 euros. Parmi les éléments ajustés, citons les charges du personnel (primes) et des réductions de valeur sur des contrats clients.

Si le groupe enregistre de bons résultats ces dernières années, c’est notamment grâce à la nette progression de la rentabilité de Belron, leader mondial de la réparation de vitrage automobile. La hausse constante de ses ventes et l’amélioration de ses marges ont permis à son bénéfice ajusté d’augmenter de 34,8%, à 286,8 millions d’euros, au premier semestre. La marge bénéficiaire a bondi à 21,9%, plus que prévu, en partie parce que Belron a relevé fortement ses prix pour compenser la hausse de ses coûts. La direction s’attend à ce que cette marge diminue quelque peu au cours du second semestre, mais elle vise toujours les 23% pour 2025. L’on pourrait résumer la situation comme suit: si Belron va bien, le groupe D’Ieteren aussi.

Les résultats de deux autres filiales du groupe, D’Ieteren Automotive et PHE, sont bons également. Au premier semestre, D’Ieteren Automotive a remarquablement bien contribué au bénéfice consolidé. Son chiffre d’affaires s’est accru de 47,8% et son bénéfice ajusté, de 42%, à 143 millions d’euros; chez Volkswagen, la production de voitures est repartie à plein pot – le marché belge des voitures neuves a progressé de 34,8% en un an. Au vu de l’épaisseur de son carnet de commandes, D’Ieteren Automotive devrait connaître une activité plus intense que d’ordinaire jusqu’à la fin de l’année 2024. La part du distributeur de pièces détachées pour véhicules PHE dans le résultat du groupe au premier semestre s’élève à un joli 78 millions d’euros. Quant à la filiale TVH, spécialiste des pièces détachées pour chariots élévateurs, elle a enregistré une baisse de ses bénéfices à la suite de la cyberattaque dont elle a été victime au printemps. Moleskine, enfin, demeure la lanterne rouge puisque le papetier a éprouvé une nouvelle perte.

Conclusion

Les investisseurs espéraient mieux encore qu’une croissance de 25% du bénéfice ajusté comparable au cours du premier semestre et qu’une légère augmentation du bénéfice prévisionnel pour l’exercice. Omettraient-ils que la croissance est toujours au rendez-vous, que le groupe génère une grande partie de son flux de trésorerie disponible et que le ratio cours/bénéfice ajusté s’élève à 12 seulement? Nous continuons de recommander l’achat du titre.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 160 euros

Ticker: DIE:BB

Code ISIN: BE0974259880

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 8,6 milliards EUR

C/B 2022: 16

C/B attendu 2022: 12

Perf. cours sur 12 mois: +5%

Perf. cours depuis le 01/01: -11%

Rendement du dividende: 1,8%

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