Malgré son récent repli, l’action du spécialiste américain de l’uranium s’échange au même niveau qu’en début d’année – sa performance est supérieure à celle de ses concurrents.
Spécialiste de la production d’uranium par récupération in situ aux Etats-Unis, enCore Energy connaît un développement rapide. Le duo expérimenté à sa tête, composé de William Sheriff et de Paul Goranson, a pour ambition de produire trois millions de livres d’uranium (U3O8) par an d’ici à la fin de 2026.
Le premier jalon modeste a été le démarrage, en novembre 2023, de Rosita, installation texane pouvant traiter chaque année 800.000 livres d’U3O8. L’annonce, le 13 juin, du redémarrage d’Alta Mesa, aussi au Texas, est encore plus réjouissante, puisque Paul Goranson y travaillait lors de la première phase de production, qui a permis de générer près de cinq millions de livres d’U3O8 entre 2005 et 2016. Le CEO connaît donc très bien le projet ; il est d’ailleurs à l’origine de son rachat à Energy Fuels pour 120 millions de dollars, début 2023. L’installation peut traiter chaque année 1,5 million de livres d’U3O8. enCore Energy vise une production de 400-500.00 livres en 2024, et le double au moins en 2025.
Fin 2023, la direction d’enCore Energy a annoncé la conclusion d’une joint-venture avec l’australien Boss Energy pour Alta Mesa. Les Australiens ont acquis une participation de 30 % pour 60 millions de dollars et investi 10 millions de dollars dans enCore Energy par le biais d’une émission de 2,56 millions d’actions à 3,9 dollars l‘unité. Grâce à la cession de 30 % de son usine, enCore Energy a considérablement renforcé sa situation financière, ce qui lui permet d’augmenter rapidement ses capacités. Deux zones d’Upper Spring Creek vont être mises en production d’ici le début de l’an prochain pour alimenter l’usine de Rosita. Une nouvelle zone de production sera ouverte au premier semestre de 2026, cette fois pour Alta Mesa.
Fin mai, le groupe disposait d’une trésorerie nette de 70 millions de dollars. Quarante des 60 millions de dollars d’obligations convertibles émises pour Energy Fuels ont été remboursés, le solde a été converti en actions. La direction a profité de l’envolée du cours, fin 2023-début 2024, pour lever des fonds par le biais du programme automatique d’émission d’actions, qui a été interrompu début avril.
La transaction avec Boss Energy permet également d’accélérer les projets de Dewey Burdock, dans le Dakota du Sud et Gas Hills, dans le Wyoming, qui devraient démarrer dès le premier semestre de 2026 ; en rythme de croisière, la production attendue est de 1 million de livres d’U3O8. D’ici à la fin de 2028, la production totale du groupe devrait atteindre cinq millions de livres.
Deux nouveaux contrats d’achat ont été signés avec des entreprises américaines. Au total, enCore Energy livrera, dans le cadre de six contrats, 4,2 millions de livres d’U3O8 entre 2023 et 2033, avec une option supplémentaire de 1,6 million de livres entre 2026 et 2032. Ces contrats représentent moins de 30 % de la production totale attendue sur la période. La direction ne souhaite pas engager plus de 50 % de la production annuelle escomptée.
Conclusion
Malgré son récent repli, l’action intégrée dans le Nasdaq Capital Market en janvier s’échange au même niveau que début 2024. Elle fait donc mieux que ses rivales américaines. L’exécution de la stratégie est pour l’instant exemplaire. Nous tablons toujours sur une performance boursière supérieure à la moyenne dans les années à venir, avec de nouvelles acquisitions. Le reflux du cours, après un excellent deuxième semestre de 2023, semblant arriver à son terme, une belle fenêtre d’entrée est offerte.
Conseil : acheter
Risque : élevé
Rating : 1C
Cours : 3,85 dollars canadiens
Ticker : EU CN
Code ISIN : CA29259W1068
Marché : Toronto
Capit. boursière : 699,7 millions CAD
C/B 2023 : –
C/B attendu 2024 : –
Perf. cours sur 12 mois : +59,8 %
Perf. cours depuis le 01/01 : -2 %
Rendement du dividende : –
