Cameco maintient ses prévisions pour l’exercice
Il n’y a aucune raison de douter de la tendance haussière des prix de l’uranium et du potentiel de l’action Cameco.
En 2023, l’uranium a été l’une des matières premières les plus performantes. En janvier 2024, son prix se dirigeait encore vers 106 dollars (USD) la livre, son niveau le plus élevé depuis 2007. Il a ensuite subi une correction, suivie d’une consolidation, et depuis deux mois, il se négocie entre 85 et 90 USD. Cameco a vu le prix moyen perçu pour l’uranium – basé sur les cours au comptant et les prix contractuels – bondir de 27 % en glissement annuel. Le prix du combustible nucléaire (UF6) a progressé quant à lui de 28 %.
L’évolution du chiffre d’affaires (CA) en rythme trimestriel est très volatile en raison du calendrier des contrats de vente. Cela explique pourquoi elle a été, entre janvier et mars, inférieure au consensus. Le CA du groupe a baissé de 7,7 %, à 634 millions de dollars canadiens (CAD), en dépit de la hausse des prix. Ce recul tient à celui des volumes de vente. Toutefois, la direction a maintenu ses prévisions pour l’exercice : le CA se situera entre 2,9 et 3 milliards de dollars.
L’acquisition de Westinghouse a entraîné une perte nette de 7 millions CAD, car la valeur comptable des actifs a dû être réévaluée au moment du rachat. Cameco avait prévenu que Westinghouse pèserait cette année sur le résultat, qui ne s’élèverait plus qu’à 170-230 millions CAD. Le bénéfice brut a crû de 12 %, à 187 millions CAD, et le bénéfice d’exploitation ajusté (Ebitda) a progressé de 53 %, à 345 millions CAD.
Au 1er trimestre, Cameco a produit 5,8 millions de livres d’uranium (+29 % en glissement annuel) ; 2,3 millions de livres provenaient de Cigar Lake (+10 %) et 3,5 millions, de McArthur River et de Key Lake (+46 %). Sur l’exercice, la production devrait atteindre 22,4 millions de livres (2023 : 17,6 millions). Le volume des ventes a diminué d’un quart, à 7,3 millions de livres. En conséquence, les ventes d’uranium ont baissé de 6 %, à 561 millions CAD, mais l’Ebitda a gagné 16 %, à 303 millions CAD. Cameco prévoit toujours de vendre entre 32 et 34 millions de livres d’uranium et 12 à 13 millions de kilos de combustible nucléaire cette année. Le producteur d’uranium ne communique plus les détails des contrats à long terme conclus et du carnet de commandes. Il a néanmoins indiqué que seul un cinquième des réserves totales estimées fait l’objet d’un contrat. Il reste donc une belle marge de croissance. Entre 2024 et 2028, Cameco est tenu contractuellement de fournir en moyenne 28 millions de livres d’uranium par an. Ce chiffre pourrait bien entendu encore augmenter sensiblement.
Au sortir du 1er trimestre, le groupe disposait, en sus d’une ligne de crédit de 1 milliard CAD, de 323 millions CAD de liquidités et de titres négociables. En avril, ce montant a été augmenté de 129 millions USD en dividendes provenant de sa participation de 40 % dans sa coentreprise avec Inkaï. Cameco se concentre sur la réduction de sa dette, de 1,5 milliard CAD, en donnant la priorité à son emprunt à taux variable de 600 millions CAD. Une dette de 500 millions CAD arrivant à échéance sera refinancée en juin. Pour l’heure, le dividende est maintenu à 0,12 CAD.
Conclusion
La valorisation – 58 fois le bénéfice attendu et près de 20 fois l’Ebitda – peut paraître élevée, mais elle ne tient pas compte de l’effet de levier élevé sur les bénéfices. Il n’y a aucune raison de douter de la tendance haussière des prix de l’uranium et du potentiel de l’action Cameco. Comme celle-ci a gagné près de 80 % sur les 12 derniers mois, une phase de consolidation est parfaitement logique, comme pour l’uranium.
Conseil : conserver/attendre
Risque : moyen
Rating : 2B
Cours : 48,42 dollars
Ticker : CCJ US
Code ISIN : CA13321L1085
Marché : NYSE
Capit. boursière : 21,02 milliards USD
C/B 2024 : 58
C/B attendu 2025 : 27
Perf. cours sur 12 mois : +77 %
Perf. cours depuis le 01/01 : +13 %
Rendement du dividende : 0,2 %
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