Bekaert : un potentiel sous-estimé
Malgré des fondamentaux demeurés intacts, l’action a cédé 20 % en quelques mois. La direction a dû revoir le chiffre d’affaires de l’exercice à la baisse mais à ce stade, c’est sur l’amélioration des marges bénéficiaires qu’elle se concentre.
Cela fait plusieurs années que Bekaert remanie son offre, pour pouvoir mettre en avant des produits assortis d’une marge bénéficiaire, d’un pouvoir de fixation des prix et d’un potentiel de croissance suffisants. Il s’agit en quelque sorte d’élaguer pour mieux récolter – à raison, visiblement, puisque la baisse de 11 % accusée par le chiffre d’affaires (CA) au premier semestre n’a pas empêché la marge d’exploitation sous-jacente de grimper de 9,7 % à 9,9 %. Le bénéfice d’exploitation n’a par conséquent cédé que 9,4 %, à 204 millions d’euros. A cela correspond un bénéfice de 2,8 euros par action pour le semestre.
Sur l’ensemble de l’exercice, le bénéfice pourrait dépasser 5 euros par action, ce qui ramènerait le ratio cours/bénéfice sous 7. Les bénéfices pourraient renouer avec la croissance à partir de l’an prochain. Dans l’intervalle, la marge bénéficiaire de trois des quatre divisions a franchi la barre des 10 % (à titre de comparaison, la marge bénéficiaire était de 5,5 % en 2019). Sa stratégie a permis à Bekaert de réduire drastiquement son endettement net et d’augmenter le dividende de 160 % depuis 2019.
Le tassement du CA reste dû à la diminution des prix de vente, qui elle-même reflète le fléchissement du coût des intrants et une légère contraction des volumes écoulés. La marge bénéficiaire a pu être défendue mais il va de soi que pour faire progresser ses bénéfices, le groupe va aussi devoir augmenter ses ventes. Vu les économies de coûts réalisées ces dernières années, une accélération du CA devrait exercer un appréciable effet de levier sur les bénéfices. L’entreprise espère toujours améliorer son CA d’au moins 5 % à partir de 2025, et acter une marge bénéficiaire de 10 % à partir de 2026.
La progression du CA devrait provenir de six plateformes de croissance qui répondent à un certain nombre de tendances structurelles, comme la transition énergétique et l’urbanisation. Avec Dramix, le groupe dispose d’un produit qui permet de construire en utilisant beaucoup moins de béton et d’acier. Un composant crucial pour la production d’hydrogène vert et d’hydrogène bleu est lui aussi appelé à devenir un produit phare. Bien que la croissance du marché de l’hydrogène ralentisse (Bekaert table sur un retard de 12 à 18 mois par rapport aux prévisions), le monde va nécessairement avoir besoin d’énormément d’hydrogène vert pour lutter contre les changements climatiques. Sur le marché des pneus, toujours très important pour elle, l’entreprise cherche à se distinguer en augmentant ses capacités de recyclage.
Pour renforcer son offre de produits sur les marchés présentant un potentiel de croissance, Bekaert envisage d’effectuer un certain nombre d’acquisitions. Son très bon bilan (le ratio d’endettement est de 0,7 fois à peine le flux de trésorerie d’exploitation) le lui permet. L’arrêt du programme de rachat d’actions aussi.
Conclusion
Le cours a réagi de manière excessive à la légère baisse du CA escompté pour l’exercice. La situation n’a pourtant rien d’alarmant, puisqu’elle s’explique en partie par l’accent mis – avec succès – sur la préservation des marges bénéficiaires et sur la création d’un éventail de produits pérennes. Or au cours actuel, l’investisseur ne paie pas ce potentiel. Nous recommandons toujours d’acheter.
Conseil : acheter
Risque : moyen
Rating : 1B
Cours : 35,9 euros
Ticker : BEK BB
Code ISIN : BE0974258874
Marché : Euronext Bruxelles
Capit. boursière : 1,95 milliard EUR
C/B 2023 : 9
C/B attendu 2024 : 7
Perf. cours sur 12 mois : -17 %
Perf. cours depuis le 01/01 : -22 %
Rendement du dividende : 5 %
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