Bekaert : trop faiblement valorisée
Bekaert surmonte la conjoncture difficile grâce à son bilan sain. Et comme ses marges bénéficiaires et cash-flows opérationnels diminuent peu, l’entreprise peut se permettre de racheter un grand nombre de ses actions.
Si ses résultats sont moins bons et que son action ne s’apprécie pas ces derniers mois, c’est parce que la plupart des activités de Bekaert sont cycliques. Le malaise persistant au sein de l’industrie européenne et chinoise et la faiblesse de divers marchés finaux pèsent sur son chiffre d’affaires (CA). Pour autant, ses marges bénéficiaires fluctuent peu, alors que nombre des entreprises industrielles qui accusent une baisse de leur CA voient également leur rentabilité s’éroder. Les choix stratégiques de Bekaert – privilégier les produits à plus forte valeur ajoutée et optimiser constamment les coûts – portent donc leurs fruits.
Son CA a reculé de 10 % sur les neuf premiers mois de l’année et devrait frôler les 4 milliards d’euros à son issue (4,3 milliards en 2023). Pour 2024, Bekaert s’attend à un bénéfice d’exploitation sous-jacent de 340-350 millions d’euros (389 millions en 2023), en dépit de la conjoncture. Quant au bénéfice par action, il s’élèverait à un peu moins de 5 euros, ce qui, aux cours actuels de l’action, correspond à un ratio cours/bénéfice (C/B) de 7. C’est trop peu, surtout que les bénéfices enfleront dès que le CA repartira à la hausse. Mais ce n’est pas imminent : les marchés industriels finaux, en particulier en Europe et en Chine, resteront à la peine encore quelques mois. Sur le marché des pneus, très important pour Bekaert, la demande de pneus pour camions est en berne, ce qu’a compensé quelque peu la demande accrue de fils d’acier pour pneus de voitures, bien que le prix de ces fils ait été sous pression. La baisse des volumes et des prix, dans le sillage de ceux des matières premières, a pesé sur le CA. La reprise du marché des pneus dépendra entre autres des mesures de soutien qu’adoptera le gouvernement chinois pour remettre son économie sur les rails. Il pourrait vouloir atténuer l’impact des droits de douane américains sur les produits chinois.
L’activité solutions de renforcement en fil d’acier se porte mieux que les autres car les produits se destinent aux marchés de l’énergie et de l’automobile, où les marges sont plus élevées. Les volumes et le CA y sont toujours sous pression, mais la rentabilité reste intacte. Cette activité devrait progresser cette année. Si en Europe, les commandes de câbles sous-marins sont nombreuses, aux Etats-Unis, les marchés de l’énergie devraient se reprendre.
Pour résoudre les problèmes de production que connaît la filiale Bridon-Bekaert Ropes Group, des investissements sont prévus cette année également. Le carnet de commandes est mieux garni en Europe qu’ailleurs, où les stocks des clients finaux sont encore importants. Quant à la division produits de spécialité, elle est censée porter bientôt la croissance du CA.
Bekaert surmonte la conjoncture difficile grâce à son bilan sain. Le ratio d’endettement (dette nette/cash-flow opérationnel, ou Ebitda) est d’à peine 0,7. Comme sa marge bénéficiaire et donc aussi l’Ebitda diminuent peu, l’entreprise peut se permettre de racheter ses actions. Elle y consacrera 200 millions d’euros en 2025-2026 ; ce n’est pas rien, au regard de la capitalisation boursière (1,8 milliard d’euros). Le bénéfice par action gagnera ainsi plus de 10 %.
Conclusion
Les fondamentaux de l’entreprise sont solides. Si la baisse du CA affecte peu les marges bénéficiaires et flux de trésorerie, son redressement conduira à celui des bénéfices. Par ailleurs, son excellent bilan autorise Bekaert à racheter un grand nombre de ses actions. A un C/B de 7, sa valorisation est trop faible. Le titre demeure digne d’achat.
Conseil : acheter
Risque : moyen
Rating : 1B
Cours : 33,5 euros
Ticker : BEK BB
Code ISIN : BE0974258874
Marché : Euronext Bruxelles
Capit. boursière : 1,82 milliard EUR
C/B 2024 : 7
C/B attendu 2025 : 7
Perf. cours sur 12 mois : -25 %
Perf. cours depuis le1/1 : -1 %
Rendement du dividende : 5 %
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