Bekaert toujours insuffisamment récompensée

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Les investisseurs commencent enfin à apprécier les efforts déployés par Bekaert, dont le cours du titre a été multiplié par plus de deux en cinq ans. L’action s’est appréciée de 5 % au cours de ces 12 derniers mois, mais un ratio cours/bénéfice de 10 lui laisse un potentiel certain, d’autant que l’entreprise ne peut que tirer profit des opportunités liées à la transition énergétique.

La direction pronostique pour cette année une légère augmentation du chiffre d’affaires (CA), ainsi que des marges au minimum stables. Elle vise à partir de 2025 une croissance de 5 % au moins du CA et, dès 2026, une marge d’exploitation de 10 %. La faiblesse de la valorisation combinée à la forte probabilité de croissance régulière des bénéfices permet donc d’espérer une nouvelle progression du titre.

Les chiffres de 2023 confirment que Bekaert a fait les bons choix stratégiques. La concentration du groupe sur les produits à valeur ajoutée, sa discipline tarifaire et ses économies de coûts contribuent à réduire la nature cyclique des résultats et protègent les marges. La conjoncture toujours difficile et le recul de l’inflation ont pesé sur le CA, mais les marges bénéficiaires sous-jacentes ont agréablement surpris. La marge d’exploitation sous-jacente est passée de 8,2 % à 9 %, alors que la direction vise une marge de 10 % d’ici à 2026. L’accroissement des marges a par ailleurs permis de limiter à 5 % la baisse du bénéfice d’exploitation. Le bénéfice s’établit à 4,75 euros par action, contre 4,5 euros en 2022, une progression attribuable aux rachats d’actions, qui ont réduit le flottant de 5 %.

A présent que les marges sont orientées dans la bonne direction, le groupe s’attaque à la croissance de son CA, que viendra soutenir, nous l’avons dit, la transition énergétique et climatique. Bekaert note une accélération de la demande pour ses fibres d’acier, gages d’un processus de construction plus respectueux de l’environnement. La demande de solutions pour une production plus efficace d’hydrogène vert s’intensifie elle aussi. La direction compte investir davantage dans ces pôles porteurs au cours des 12 à 24 prochains mois – quoi de plus logique, puisqu’il s’agit de la division la plus rentable du groupe ? En 2023 déjà, 40 % du CA provenaient des activités de croissance, le reste étant assuré par les segments, matures, du renforcement du caoutchouc et des solutions de fils d’acier.

Ces surcroîts d’investissements auront une incidence sur les distributions aux actionnaires. En 2022 et en 2023, l’entreprise a déboursé plus de 400 millions d’euros sous la forme de dividendes et de rachats d’actions. Pour être en mesure de financer des investissements ou des acquisitions, elle suspend son programme de rachats d’actions, mais ne touche pas au dividende, qu’elle augmente même de 9 %, à 1,8 euro par action – son bilan le lui permet. L’abondance des flux de trésorerie disponible a fait tomber la dette nette à 0,5 fois le flux de trésorerie d’exploitation.

Conclusion

Les résultats annuels confirment la pertinence des choix stratégiques opérés par Bekaert. Le CA a souffert en 2023 du ralentissement de l’inflation et des difficultés inhérentes au secteur, mais les marges bénéficiaires ont résisté. A partir de cette année, une croissance du CA doublée d’une nouvelle amélioration de la rentabilité est de l’ordre du possible. Or ces perspectives favorables ne sont pas suffisamment intégrées dans le cours (ratio cours/bénéfice de 10 à peine). Nous confirmons notre recommandation d’achat.

Conseil : acheter

Risque : moyen

Rating : 1B

Cours : 46,5 euros

Ticker : BEK BB

Code ISIN : BE0974258874

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 2,53 milliards EUR

C/B 2023 : 8

C/B attendu 2024 : 9

Perf. cours sur 12 mois : +4 %

Perf. cours depuis le 01/01 : +1 %

Rendement du dividende : 3,9 %

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