argenx : nouvelle déception !
C’est la deuxième fois en l’espace de moins d’un mois qu’argenx annonce des résultats d’essais cliniques décevants avec son produit phare, l’efgartigimod.
Le 28 novembre, l’entreprise signalait que l’étude de phase III au cours de laquelle ce dernier avait été administré par voie sous-cutanée à des sujets atteints du PTI, une maladie du sang, n’avait pas atteint les critères d’évaluation primaires et secondaires. L’annonce avait surpris parce que la voie intraveineuse pour cette même indication s’était révélée une réussite au terme d’une phase III également, en 2022. Le 20 décembre, la biotech annonçait que l’essai de phase III sur la maladie de la peau qu’est le pemphigus vulgaire (PV), toujours avec l’efgartigimod, n’avait pas été concluant non plus. Heureusement, il s’est néanmoins montré tout aussi efficace que lors des précédentes études s’agissant de la diminution des anticorps IgG : la réduction est rapide, drastique (jusqu’à 75 %) et durable. Le critère d’évaluation primaire a été atteint par 35,5 % des patients.
Par mesure de précaution, les patients ont continué à recevoir le traitement standard, des corticostéroïdes, pendant l’étude, si ce n’est qu’ils ont reçu une dose nettement inférieure à l’habituelle, conformément au protocole. Or la réponse de ces patients a été plus importante que prévu : 30,3 % ont atteint le critère d’évaluation primaire. Et bien que, comme lors des études précédentes, les corticostéroïdes n’aient réduit les anticorps IgG que de 10 %, ils ont agi sur les deux auto-anticorps à l’origine de la maladie. argenx a dès lors décidé d’arrêter le développement de son traitement du PV. Les analystes estimaient que ce dernier dégagerait un chiffre d’affaires (CA) de 1 à 1,5 milliard de dollars. Si l’action a dévissé, c’est parce que les investisseurs craignent que le récent constat n’impacte d’autres indications de l’efgartigimod. La biotech a par ailleurs décidé de reporter sa décision de poursuivre ou non l’étude de phase II sur la pemphigoïde bulleuse (PB), une maladie similaire à la PV (mais impliquant d’autres anticorps), au potentiel commercial plus important encore. La récente découverte ne devrait en tout cas pas affecter le potentiel commercial du traitement déjà approuvé de la myasthénie (CA attendu de 2 à 3 milliards de dollars) ni de celui indiqué pour la PIDC (1,5 à 2 milliards ; dépôt de la demande d’approbation aux Etats-Unis prévu avant la fin de l’année).
Une série d’autres nouvelles suivront en 2024. Il y aura, au cours du premier semestre, les résultats des études de phase II avec l’efgartigimod pour les syndromes STOP et de Sjögren. Les chiffres de vente du Vyvgart (Hytrulo) seront eux aussi importants. Tout comme les premières données de phase II avec l’ARGX-117 pour la maladie neurologique NMM. Nous ne céderions pas à la panique après les annonces de décembre, dans la mesure où les traitements de la myasthénie et la PIDC devraient dégager ensemble un CA de plusieurs milliards de dollars. Dans l’attente de l’intervention du CEO d’argenx Tim Van Hauwermeiren durant la Conférence annuelle de JPMorgan sur les investissements dans les soins de santé (8-11 janvier), nous recommandons de conserver l’action (rating 2B)
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