Agnico-Eagle Mines, notre major aurifère favorite pour le deuxième semestre

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Alors que taux d’intérêt et dollar ne cessent de grimper, le cours de l’or se porte étonnamment bien. Les investisseurs ne vont toutefois pas jusqu’à se laisser attirer par les valeurs minières.

Les rachats à Yamana Gold ont permis à Agnico-Eagle Mines (AEM) d’achever le trimestre sur une production record. La principale différence est à mettre au crédit de Canadian Malartic, qui passe de 50% à 100% à présent qu’AEM en est l’unique propriétaire. Mais les revers opérationnels n’ont pas manqué non plus. Les incendies de forêts de juin ont rendu temporairement inutilisables une partie des puits; le traitement des minerais issus des stocks a néanmoins pu se poursuivre. Une migration inhabituellement massive de rennes dans le Nunavut a pesé sur les rendements à Meliadine; l’or contenu dans le sol n’est pas perdu, mais la production a fluctué au fil du trimestre. La production a ralenti à La Ronde et à Detour Lake également, où les teneurs en minerais ont de surcroît reculé. Les variations des teneurs (et donc, de la production et des coûts) ne sont ceci dit pas rares sur les grands sites.

La production consolidée est légèrement supérieure à 873.000 onces troy (858.000 onces en 2022), pour un coût de 1.150 dollars (1.026). Avec un prix de vente de 1.975 dollars l’once en moyenne, la marge brute est de 825 dollars, bien au-delà de la moyenne du secteur. AEM a fait le point sur Odyssey, l’expansion souterraine de Malartic: la production a déjà commencé à Odyssey South, et l’objectif de 3.500 tonnes de minerai par jour en 2024 devrait pouvoir être atteint. La mine devrait produire en 2030 200.000 onces de plus qu’aujourd’hui. Sa durée de vie a été prolongée de trois ans (de 2039 à 2042) et les réserves sont désormais estimées à 7 millions d’onces. AEM confirme ses projections annuelles: 3,24-3,44 millions d’onces, pour un coût de 1.140-1.190 dollars. Au 30 juin, ces postes atteignaient 1,65 million d’onces et 1.138 dollars respectivement. Malartic contribuera à la production sur l’ensemble du 2e semestre, contre un seul trimestre au 1er.

Bien que l’inflation reste assez élevée, les coûts augmentent moins rapidement qu’en 2022. Compte tenu des chiffres atteints à la mi-2023, objectifs de production et de coûts semblent donc réalisables. En Finlande (Kittila), une licence autorisant à traiter jusqu’à 2 milliards de tonnes de minerai par an a été ramenée par un tribunal à 1,6 milliard de tonnes; saisie, la cour d’appel devrait statuer au 3e trimestre. En Australie, l’Etat de Victoria a levé l’interdiction de faire tourner les ventilateurs hors-sol de Fosterville la nuit, ce qui va permettre de relever la capacité de traitement. Après les bons résultats obtenus à Detour, Meliadine, Kittila et Hope Bay, le budget d’exploration est augmenté de 32 millions de dollars au 2e semestre.

AEM a clos le trimestre sur un flux de trésorerie disponible de 300 millions et remboursé 900 millions de dollars de dettes, faisant tomber à 1,51 milliard son endettement net. Le dividende trimestriel reste fixé à 0,4 dollar. Soit, au cours actuel, un rendement de 3,3%.

Conclusion

Par rapport aux marges et au cours de l’or, les producteurs ont rarement été aussi bon marché qu’aujourd’hui. AEM ne fait pas exception. Son titre se négocie à moins de 9 fois ses flux de trésorerie escomptés, soit environ 50% sous sa moyenne historique. Or la production devrait croître ces prochaines années, alors que les coûts vont baisser. Le bilan est par ailleurs sain et AEM se montre généreux envers les actionnaires: l’avenir s’annonce radieux.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 49,03 dollars

Ticker: AEM US

Code ISIN: CA0084741085

Marché: NYSE

Capit. boursière: 24,32 milliards USD

C/B 2022: 9,5

C/B attendu 2023: 19

Perf. cours sur 12 mois: +21%

Perf. cours depuis le 01/01: -5%

Rendement du dividende: 3,3%

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