Aalberts domine plusieurs segments de niche
Les résultats annuels du groupe sont convaincants. Le recul du ratio d’endettement lui permet de reprendre la voie des acquisitions, une de ses grandes stratégies. Son action est encore susceptible de progresser.
Emanation de Mifa (extrusion de précision d’aluminium), créée en 1975, le groupe d’entreprises industrielles Aalberts a connu une croissance constante avant de faire son entrée en Bourse, en 1987. Ses bénéfices sont passés de 1,3 million d’euros cette année-là à 373,4 millions d’euros en 2023 ; simultanément, la capitalisation boursière bondissait de 40 millions à 4,9 milliards d’euros.
La direction s’attèle depuis plusieurs années à transformer le fournisseur industriel en une entreprise technologique. En mettant un certain nombre d’accents, en optant pour des regroupements mais aussi, en cédant les activités les moins rentables, elle a fait tomber de 10 à quatre le nombre de divisions, et réduit de plus de moitié celui des pôles technologiques. Les divisions subsistantes sont les Bâtiments durables, les Niches industrielles, le Transport durable et les Semi-conducteurs. Sa stratégie permet à Aalberts de surfer sur les grandes tendances, comme le changement climatique, l’urbanisation et l’Internet des objets.
Les Bâtiments durables assurent 51 % du chiffre d’affaires (CA) du groupe. En extrayant automatiquement l’air (qui fait baisser le rendement et entraîne par conséquent un surcroît de consommation d’énergie) des radiateurs de chauffage, les dégazeurs d’Aalberts, par exemple, contribuent à atteindre les objectifs climatiques mondiaux. Dix-neuf pour cent du CA sont à mettre au crédit des Niches industrielles. Il s’agit là des traitements de surfaces, qui permettent notamment d’améliorer la qualité et la durée de vie des pièces de machines utilisées dans l’industrie. Le Transport durable (16 % du CA) est bien placé pour cueillir les fruits du passage à la conduite électrique. La direction estime que la perte progressive de certaines activités liées aux moteurs à combustion sera largement compensée par la transition vers l’électrique, car la demande de revêtements spéciaux et de matériaux légers pour les véhicules électriques ne peut que progresser. Les Semi-conducteurs offrent de nombreuses opportunités eux aussi. Aalberts compte au nombre des fournisseurs d’ASML, entre autres. Le secteur revêt une importance sans cesse croissante pour le groupe, dont il a assuré 14 % du CA en 2023, contre 6 % en 2018. Aalberts bénéficiera également de l’accélération, due aux développements de l’intelligence artificielle, de la demande de puces électroniques.
Récemment publiés, les résultats annuels sont convaincants. Malgré certaines difficultés –plusieurs projets de construction ont été ajournés – rencontrées par l’activité Bâtiments durables, la croissance est appréciable. Le CA a atteint 3,3 milliards d’euros ; à périmètre organique, il a progressé de 4,5 % en rythme annuel. La marge d’Ebit (bénéfice d’exploitation/CA) a grimpé de 15,5 % à 15,7 %. Les flux de trésorerie disponible s’élèvent à 423 millions d’euros, un record. Enfin, le bénéfice par action s’est établi à 3,38 euros, pour 3,37 euros en 2022.
Le recul de 1,3 à 0,9 du ratio d’endettement permet à la direction, désormais menée par Stéphane Simonetta, de reprendre la voie des acquisitions, une des grandes stratégies du groupe. Le dividende a été porté à 1,13 euro brut par action (+0,02 euro).
Conclusion
Malgré le caractère cyclique de certaines activités, le potentiel de hausse de l’action justifie le maintien du conseil d’achat. Aalberts est un leader dans plusieurs segments de niche, de surcroît doté d’un pouvoir de fixation des prix.
Conseil : acheter
Risque : moyen
Rating : 1B
Cours : 46,30 euros
Ticker : AALB NA
Code ISIN : NL0000852564
Marché : Euronext Amsterdam
Capit. boursière : 5,12 milliards EUR
C/B 2023 : 16
C/B attendu 2024 : 14,5
Perf. cours sur 12 mois : +16 %
Perf. cours depuis le 01/01 : +18 %
Rendement du dividende : 2,4 %
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