Actions, date, prix… les dernières infos sur l’introduction en bourse d’EnergyVision

Maarten Michielssens, EnergyVision
Charly Pohu

Le prospectus de l’IPO d’EnergyVision a été présenté ce vendredi, et avec lui, le prix, la date d’entrée en bourse et le nombre d’actions mises en vente.

EnergyVision, candidat à l’introduction en bourse, a présenté son prospectus ce vendredi. Voici les informations les plus importantes pour cette IPO :

  • Les dates. La roadshow commence ce vendredi. Jusqu’au 7 juillet, l’entreprise rencontre des investisseurs institutionnels (mais aussi particuliers), qui vont lui faire des offres pour acheter des actions. L’entrée en bourse et début de la cotation, sous le symbole ENRGY, se fera donc le mercredi 9 juillet.
  • Le prix. La fourchette pour cette tournée de négociations est de 9,5 à 11,5 euros l’action. Le prix définitif, qui sera affiché lors de l’entrée en bourse, sera connu le 8 juillet au soir. Il sera compris dans cette fourchette.
  • Les actions. 4,75 millions d’actions seront mises en vente. 10% sont réservés aux investisseurs particuliers. Mais Maarten Michielssens, CEO d’EnergyVision, nous explique que ce n’est qu’un minimum et qu’il espère pouvoir maximiser cette part, car les investisseurs particuliers lui sont très importants.
  • L’entreprise espère lever 50 à 70 millions euros avec cette entrée en bourse. Le CEO explique qu’elle n’a pas spécifiquement besoin de cet argent (comme d’autres entreprises qui le font pour un projet en particluier ou un besoin urgent de rembourser des dettes) et que jusque-là, elle finançait sa croissance uniquement avec ses propres revenus. Mais ici, elle voyait une opportunité d’accélérer sa croissance, et a donc sauté le pas.

« En octobre 2021, Joe Biden était encore président des États-Unis. La guerre en Ukraine n’avait pas encore éclaté, et des phénomènes comme des prix négatifs pour l’énergie solaire étaient inexistants. EnergyVision venait à peine d’installer sa première borne de recharge. C’est à ce moment qu’a eu lieu la dernière introduction en bourse sur Euronext Brussels », retrace Michielssens. Depuis lors, les crises se sont succédé. Mais malgré la volatilité récente, EnergyVision a maintenu le cap et n’a pas renoncé à son projet.

À l’origine, les fondateurs s’étaient promis de ne jamais ouvrir le capital à des investisseurs. Mais l’idée a progressivement fait son chemin, et Marc Coucke a notamment rejoint l’actionnariat. Il y a deux ans, l’entreprise a décidé de franchir une nouvelle étape en amorçant les préparatifs de son introduction en bourse.

Cette IPO, souligne le CEO, est une histoire résolument belge. EnergyVision est, selon lui, le seul fournisseur d’énergie belge présent sur le marché, avec une part supérieure à 1 %. Tous les autres acteurs sont des groupes étrangers ou affiliés à des groupes étrangers. Lors de son roadshow, la direction ne rencontre d’ailleurs que des investisseurs belges. La Belgique reste le principal marché de croissance de l’entreprise : la part de la Chine dans ses activités diminue chaque année, tandis que celle du Maroc progresse plus lentement. Les Pays-Bas pourraient constituer la prochaine étape d’expansion, mais EnergyVision souhaite d’abord poursuivre sa croissance en Belgique. Elle attend notamment des évolutions législatives pour pouvoir lancer son offre de panneaux solaires résidentiels en Wallonie.

Une énergie “décentralisée”

Mais concrètement, que fait EnergyVision ? L’entreprise se définit comme un acteur intégré du secteur de l’énergie. Elle n’est pas uniquement un installateur de panneaux solaires ou de bornes de recharge, ni seulement un producteur ou un fournisseur d’énergie — elle combine toutes ces fonctions.

Son modèle économique repose sur deux pôles : la production et la consommation d’énergie. Entre les deux, un logiciel et une plateforme de données assurent l’équilibre. Cela lui permet de s’affranchir en partie des aléas du marché et d’adopter une logique de fonctionnement décentralisée. Par exemple, en cas de surproduction solaire, elle peut proposer des ristournes aux utilisateurs de ses bornes de recharge, voire la gratuité (des frais fixes s’appliquent néanmoins), plutôt que de vendre à perte sur le marché. Il lui arrive aussi, dans certains cas, de désactiver temporairement des panneaux solaires ou, à l’inverse, d’acheter de l’énergie à prix négatif pour l’injecter sur son réseau.

Lorsque les prix sont élevés et qu’elle dispose d’un surplus, EnergyVision peut revendre sur le marché. Et lorsqu’elle est en déficit, elle peut ralentir la vitesse de charge de ses bornes (hors bornes rapides). La croissance des deux pôles — nombre de clients et d’installations — doit donc rester équilibrée.

EnergyVision mise en grande partie sur des tarifs fixes, qui assurent des revenus prévisibles. Elle installe par exemple gratuitement des panneaux solaires sur les toits de particuliers, lesquels paient ensuite 9 centimes par kWh consommé (l’excédent étant réinjecté dans le réseau). En dehors des heures d’ensoleillement, l’entreprise propose aussi à ses clients des achats groupés, afin de garantir des offres compétitives, y compris pour le gaz.

Rentable depuis plusieurs années, EnergyVision a réalisé en 2024 un chiffre d’affaires proche de 100 millions d’euros. Son EBITDA s’est élevé à 27 millions (+19 % sur un an, multiplié par neuf en cinq ans), pour un bénéfice net de plus de 8 millions d’euros.

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