Vanessa Matz, ministre de l’Action et de la Modernisation publiques en charge du Numérique, se réjouit de la publication des lignes directrices de la Commission européenne sur la vérification de l’âge en ligne et la protection des mineurs.
Ce texte très attendu propose des recommandations concrètes afin de garantir une expérience en ligne sûre pour les enfants et les jeunes.
« C’est un premier pas dans la bonne direction dont nous devons nous saisir. Mais face à l’ampleur des enjeux, il faut aller plus loin », déclare-t-elle.
Avec près d’un utilisateur d’internet sur trois étant un enfant, la vigilance s’impose. Pour la ministre, une réponse européenne crédible ne peut reposer sur des “demi‑mesures” — l’estimation d’âge n’est en aucun cas une vérification robuste.
Vers une authentification réelle, sans porter atteinte aux libertés ?
« Confier à des entreprises le soin d’estimer l’âge via des algorithmes, ce n’est ni fiable, ni acceptable. Depuis plusieurs mois, je plaide pour une authentification réelle de l’âge, via des systèmes sécurisés comme Itsme, qui permettent une vérification sans collecte de données personnelles ni atteinte aux libertés fondamentales », indique la ministre.
Les lignes directrices, publiées le 14 juillet 2025 dans le cadre du Digital Services Act, prévoient une vérification d’âge rigoureuse uniquement pour les plateformes proposant de l’alcool, des jeux de hasard ou du contenu pornographique. Pour les autres plateformes — même celles fixant un âge minimum (13 ou 16 ans) — la Commission se limite à recommander une estimation de l’âge, sans caractère contraignant. Elle ouvre toutefois la voie à une authentification sur les réseaux sociaux à travers les lois nationales.
« Aujourd’hui, l’âge minimum pour être sur un réseau social c’est 13 ans ; mais tout le monde sait que cette règle est contournée en deux clics. Comme un vigile à l’entrée d’une boîte de nuit, il faut un vrai contrôle de l’âge. Les lignes directrices fixent des balises utiles, mais leur concrétisation dépend des États membres. Je souhaite que la Belgique saisisse cette occasion. Ce cadre servira de base au débat parlementaire de la rentrée, pour bâtir une législation adaptée aux enjeux numériques. »