Un smartphone reconditionné est-il une vraie bonne affaire ?

Caroline Lallemand

Le smartphone reconditionné a gagné ses galons. Il est désormais populaire, économique et écologique. Mais, sa fiabilité dépend étroitement du professionnel chez qui on l’achète. Bien choisi, il constitue une vraie bonne affaire et un geste concret pour l’économie circulaire. Mal sélectionné, il peut vite se transformer en fiasco.

Le smartphone reconditionné est devenu une alternative sérieuse au neuf. Selon le Baromètre Recommerce 2025, réalisé avec Kantar, 15 % des Belges utilisent actuellement un smartphone d’occasion – un niveau équivalent à la moyenne européenne, mais encore derrière la France (22 %) et l’Allemagne (17 %).

Une étude de Test Achats, publiée début 2025, révèle que 20 % des Belges ont déjà acheté un appareil reconditionné, dont 64 % un smartphone. Le prix reste la motivation principale : 84 % des acheteurs citent ce critère, contre seulement 11 % qui évoquent une raison environnementale.

Économie et écologie : les deux moteurs

Les smartphones reconditionnés coûtent 50 à 70 % moins cher que le neuf, selon l’état de l’appareil et le vendeur, estime le site spécialisé L’info durable . Côté environnement, l’intérêt est majeur : un smartphone reconditionné permet en effet de réduire son empreinte carbone de 77 à 91 % par rapport à un modèle neuf. L’Ademe rappelle que la fabrication concentre environ 60 % de l’impact environnemental d’un smartphone. Selon les calculs de l’Agence de la transition écologique française, le reconditionnement permet de réduire jusqu’à 87 % les émissions de gaz à effet de serre et limite l’extraction de matières premières. Prolonger sa durée de vie constitue donc un levier écologique fort.

Fiabilité inégale : les limites à connaître

Malgré ces atouts, le reconditionné n’est pas exempt de risques. Le secteur souffre d’un manque de standardisation : chaque acteur a ses propres protocoles. Certains appareils sont à peine plus que des modèles nettoyés, sans réelle remise à neuf.  La garantie constitue la principale source de méfiance. D’après Test Achats, 72 % des consommateurs belges ignorent quelles réparations ont été effectuées sur l’appareil qu’ils ont acheté. Selon RTL Info, 36 % des clients se disent très insatisfaits de leur expérience. Autre problème : aucune définition légale unique n’encadre aujourd’hui le terme “reconditionné”, ce qui entretient la confusion entre mentions commerciales (“comme neuf”, “excellent état”) et réalité technique.

Conseils pour une bonne affaire

Pour réduire les risques lors de l’achat d’un appareil reconditionné, quelques réflexes sont essentiels :

Privilégier les revendeurs sérieux (opérateurs, enseignes spécialisées, sites certifiés) qui offrent des garanties claires (au moins 12 mois) et un service après-vente fiable. Quelques références fiables: Swappie, BackMarket, CertiDeal, Recommerce, Casephone.
Vérifier l’état exact de l’appareil, en particulier la batterie (souvent le maillon faible), l’écran et les connectiques ;
S’assurer des conditions de retour et de la présence d’accessoires certifiés (chargeur, câble, écouteurs) ;
Eviter les modèles trop anciens, qui ne bénéficient plus de mises à jour de sécurité.

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