Un “gros coup”, la start-up belge Ravical lève 7,3 millions dès son lancement

Christophe Charlot
Christophe Charlot Journaliste

La firme gantoise Ravical qui veut automatiser la fiscalité, le droit ou encore l’assurance, vient d’annoncer une levée à 7,3 millions d’euros. Un beau montant alors qu’il s’agit d’un tour préliminaire…

C’est encore un gros coup de la « gentse tech ». La start-up belge Ravical, fondée par Joris Van Der Gucht, vient de boucler une levée de fonds de 7,3 millions d’euros. L’ambition de cette jeune start-up ? Accélérer le développement d’agents d’intelligence artificielle destinés aux cabinets de services professionnels – fiscalité, droit, comptabilité, assurance – afin d’automatiser les tâches récurrentes et libérer du temps pour les missions à forte valeur ajoutée.

Positionnée sur le créneau des « employés virtuels », Ravical propose des agents IA capables de combiner expertise sectorielle, savoir-faire propre à chaque entreprise et compréhension du contexte client. Selon son cofondateur et CEO, Joris Van Der Gucht, ces agents sont conçus pour réaliser jusqu’à 80 % des tâches professionnelles dans les cabinets. Une promesse qui s’appuie sur l’expérience des fondateurs en IA et en automatisation, et qui s’inscrit dans la continuité du succès de Silverfin… scale-up revendue pour 320 millions d’euros en 2023 au groupe Visma.

Une dizaine de projets pilotes

Ravical s’attaque à deux défis stratégiques des professions réglementées : la rareté des talents d’une part, et la difficulté de transformer leur expertise en produits standardisables, d’autre part. Le recours à l’IA permettrait de limiter les pertes de compétences en automatisant les connaissances tacites et en systématisant leur déploiement. Pour les cabinets, la « productisation » devient enfin atteignable, selon les fondateurs de Ravical, en convertissant leurs services en « offres évolutives, industrialisées et potentiellement plus rentables ».

Avec une dizaine de projets pilotes déjà réalisés auprès de cabinets de tailles diverses, Ravical vise une mise à l’échelle rapide de sa technologie. Le financement servira à renforcer les effectifs, poursuivre le développement de la plateforme et enclencher l’expansion internationale.

“Pre-seed”

Une levée de fonds si importante qui intervient en « pre-seed », donc très tôt dans la vie de la jeune pousse, est plutôt rare en Belgique. Car, sans avoir les chiffres précis du deal, on peut imaginer que les investisseurs prennent une vingtaine de pour cent de la boite. Ce qui la valoriserait de facto à quelque… 35 millions. Pour avoir réalisé une dizaine de « projets pilotes », c’est pas mal. « Le profil du fondateur, Joris Van Der Gucht, est probablement le point central de la décision d’investissement, nous glisse un investisseur belge de la tech en découvrant cette levée. Il a réussi à réaliser l’une des plus belles exit de la tech ces dernières années. C’est un ‘repeat founder’ qui montre qu’il a pu faire grandir sa précédente boite, que c’est un excellent entrepreneur et qu’il connaît le marché. »

Et Ravical se développe sur le créneau le plus hot du moment : l’intelligence artificielle. « Avec une telle levée, les investisseurs doivent certainement parier que le fondateur qui a vendu sa boîte 300 millions fera une exit dix fois plus grosse » continue l’expert. Un sacré pari, même si le fond européen qui lead le tour, Lakestar, gère pas moins de 2 milliards d’euros… 

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