Saint-Luc : deux opérations chirurgicales des sarcomes grâce à la réalité augmentée  

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Christophe Charlot
Christophe Charlot Journaliste

La réalité augmentée s’invite désormais au bloc opératoire. Aux Cliniques universitaires Saint-Luc, deux opérations chirurgicales inédites en Belgique montrent comment cette technologie peut révolutionner la prise en charge des cancers rares.

C’est une avancée technologique et médicale importante. Pour la première fois en Belgique, deux opérations chirurgicales ont été réalisées en mars et en avril avec l’aide de la réalité augmentée dans le traitement de sarcomes – des cancers rares. Ces interventions ont été effectuées au sein des Cliniques universitaires Saint-Luc à Bruxelles, et plus précisément de l’Institut Roi Albert II, centre de référence pour les cancers rares et membre du réseau européen EURACAN. Elles marquent un tournant dans la manière d’aborder certaines chirurgies lourdes, notamment lorsqu’elles impliquent des zones complexes comme le bassin.

Ces cancers, qui ne représentent que 2 % des tumeurs, sont particulièrement redoutés en raison de leur diversité (plusieurs centaines d’entités différentes) et de leur localisation parfois difficile d’accès. Pour les deux patients concernés par des sarcomes au niveau du bassin, les chirurgiens ont eu recours à des images de CT-scan prises avant et pendant l’opération. La nouveauté ? Ces images ont été projetées, en direct, à l’intérieur même du champ opératoire. « Concrètement, détaillent les Cliniques Saint-Luc, le chirurgien porte des lunettes spécifiques qui lui permettent de superposer l’imagerie directement sur l’environnement réel, à savoir les surfaces à opérer. Ce système de réalité augmentée fournit aux équipes opératoires un contrôle de qualité immédiat de leurs gestes et la possibilité, si nécessaire, de parfaire leur travail. Ceci constitue un gain dans le cadre de la réalisation de ces chirurgies complexes et dangereuses ».

Superposer le virtuel au réel, au millimètre près

La technologie qui, dans l’esprit des de beaucoup, reste généralement associée aux jeux vidéo ou à des activités ludiques, trouve pourtant des tas de développements dans l’industrie et, ici, dans l’univers médical. Dans ce cas-ci, la réalité augmentée permet de superposer en temps réel l’imagerie médicale à l’anatomie réelle du patient. Résultat : une vision augmentée de la zone à traiter, avec un repérage plus précis des contours de la tumeur et des structures à préserver. Ce système offre un contrôle de la qualité des gestes et permet, si nécessaire, de les ajuster en cours d’intervention.

Dans le cas des sarcomes, souvent proches de structures vitales, chaque millimètre compte. La technologie améliore non seulement la précision pour l’enlèvement de la tumeur, mais aussi la reconstruction qui suit, souvent complexe.

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