Quels seront les médias et divertissements en 2024?

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A quoi ressemblera l’année qui démarre dans le secteur des médias et du divertissement? Les prévisions éclairées de la rédaction de “The Economist”, parues dans notre numéro spécial “Le Monde en 2024”.

Les espoirs sont grands de voir les recettes publicitaires mondiales rebondir après une année 2023 décevante. Dentsu, un géant des médias, prévoit une expansion de près de 5 % en 2024, pour atteindre 762,5 milliards de dollars : merci à l‘élection présidentielle américaine, aux Jeux olympiques de Paris et à l’Euro 2024. La publicité numérique représentera près de la moitié de ces dépenses. Les efforts déployés par les détaillants pour vendre des emplacements pour les publicités électroniques affichées dans leurs magasins et sur leurs sites web, dans l‘espoir de compenser le ralentissement des dépenses de consommation, ne feront qu‘amplifier ce phénomène.

A mesure que les publicités numériques se multiplieront, les inquiétudes concernant la protection de la vie privée s‘intensifieront. En 2024, Google suivra enfin l‘exemple d‘Apple en bloquant les cookies de tiers. Mais les autorités de régulation s‘en prendront à la domination de Google sur la publicité numérique. Alors même que les problèmes se multiplient dans l‘Union européenne, une affaire antitrust fédérale (la deuxième contre Google ces dernières années) sera portée devant les tribunaux américains. Bien que les autorités américaines soient souvent favorables à l‘autorégulation, elles pourraient également intervenir pour restreindre l‘utilisation de l‘IA dans la publicité politique au cours de cette année électorale, afin d‘endiguer la propagation de la désinfor­mation.

Les contenus générés par l‘IA vont également perturber Hollywood. Les inquiétudes suscitées par la concurrence des robots ont contribué à déclencher des grèves de scénaristes et d‘acteurs. Leurs débrayages pourraient retarder la sortie d‘éventuelles superproductions telles que Mission Impossible : Dead Reckoning partie 2 (dans lequel Tom Cruise combat une IA maléfique). Cela pourrait entraver le retour des recettes du box-office américain à leur niveau d‘avant la crise. Quant aux services de streaming, grands rivaux des cinémas, ils auront du mal à augmenter le nombre d‘abonnements. Disney+ empêchera les abonnés de partager leur mot de passe, à l‘instar de Netflix. Il reprendra Hulu, un autre diffuseur, dans le cadre d‘un accord conclu à partir de 2019. Il reste à voir si cela permettra à Disney+ de connaître une fin de conte de fées, en réalisant enfin des bénéfices.

Sauf indication contraire, les prévisions sont établies pour 2024. Les totaux mondiaux sont basés sur 60 pays représentant plus de 95 % du PIB mondial.

Traduit de « The World in 2024 », supplément de « The Economist ».

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