Pour le Conseil d’administration d’OpenAI, c’est démissionner ou périr

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© Getty Images

Les dents grincent toujours après le licenciement surprise de Sam Altman, ancien PDG d’OpenAI. La quasi-totalité des employés menace de démissionner si le Conseil d’administration ne fait pas un pas de côté. Les investisseurs pourraient eux porter plainte. Le CA est-il sur la sellette ?

Après un week-end fou, Sam Altman, PDG d’OpenAI licencié vendredi, a retrouvé du travail chez Microsoft, ce lundi. Mais les dents continuent à grincer chez OpenAI, où le limogeage surprise d’Altman ne cesse de faire des vagues.

Démission de masse ?

Des centaines d’employés d’OpenAI ont envoyé une lettre au Conseil d’administration (CA) ce lundi. Ils demandent la démission du CA, faute de quoi eux mêmes partent pour rejoindre la nouvelle unité créée pour Altman chez Microsoft. Une fronde d’une envergure colossale : sur les 770 employés environ, 667 menacent de partir. Dont des hauts cadres, comme la CEO appointée par intérim ce week-end, Mira Murati, et le COO Brad Lightcap. Avec cet exode de masse, difficile d’imaginer comment OpenAI pourrait garder la tête hors de l’eau.

Dans la lettre au vitriol, ils accusent le CA de détruire toute la valeur que la boîte a pu créer ces derniers temps. OpenAI est effectivement le leader du domaine de l’IA, ChatGPT étant l’outil le plus utilisé. Il souffle d’ailleurs bientôt sa première bougie.

“Vos actions ont montré clairement que vous êtes incapable de superviser l’OpenAI. Nous ne pouvons pas travailler pour ou avec des personnes qui manquent de compétence, de jugement et d’attention pour notre mission et nos employés. Nous, soussignés, pouvons choisir de démissionner d’OpenAI et de rejoindre la filiale de Microsoft récemment annoncée et dirigée par Sam Altman et Greg Brockman. Microsoft nous a assuré qu’il y a des postes pour tous les employés de l’OpenAI dans cette nouvelle filiale si nous choisissons de la rejoindre. Nous prendrons cette mesure dans les plus brefs délais, à moins que tous les membres actuels du conseil d’administration ne démissionnent et que le conseil d’administration ne nomme deux nouveaux administrateurs indépendants principaux, tels que Bret Taylor et Will Hurd, et ne rétablisse Sam Altman et Greg Brockman dans leurs fonctions”, écrivent les signataires.

Plainte des investisseurs

Les ennuis ne viennent pas seuls pour OpenAI. Tard ce lundi, il s’avère que des investisseurs considèrent porter plainte contre le CA d’OpenAI. Ils sont en tout cas en train d’explorer les possibilités et voies légales, glissent des sources proches du dossier à Reuters. En substance, ils craignent perdre des centaines de millions de dollars investis, si le navire OpenAI venait à chavirer.

Il y a une particularité dans la composition du CA d’OpenAI. Normalement, lorsqu’une société d’investissement en capital-risque place des fonds dans une entreprise, elle se voit octroyer un pouvoir décisionnel dans le CA. Mais chez OpenAI, ce n’est pas le cas. Elles n’ont donc pas eu leur mot à dire lors de la décision de remercier Altman. C’est en fait l’ASBL OpenAI Nonprofit qui contrôle toute l’entreprise, même si elle n’a que 2% des parts (contre 49% pour Microsoft et 49% pour d’autres investisseurs et des employés).

Avec cette sortie, les investisseurs veulent donc faire pression sur le CA pour redresser les choses. Une démission, comme demandée par les employés, pourrait peut-être les accommoder aussi. Mais selon différents experts juridiques relayés par Reuters, leurs chances de remporter un quelconque procès ne sont pas énormes.

La porte de secours ?

Entretemps, Emmett Shear, ancien CEO de Twitch, a pris la place de patron chez OpenAI. Mais tard ce lundi, The Information révèle qu’OpenAI avait également approché le CEO d’Anthropic, une rivale du domaine de l’IA dans laquelle Alphabet (Google) et Amazon ont investi. Non seulement pour qu’il prenne les rênes chez OpenAI, mais également pour que les deux entreprises fusionnent.

Ce dernier, Dario Amodei, a refusé les deux offres. Mais cela montre qu’OpenAI cherchait peut-être déjà une porte de secours… Avec un grand exode des employés, une fusion pourrait être une solution pour rester à flot.

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