Le géant chinois de l’internet Baidu a présenté mardi à Pékin une nouvelle version de son robot conversationnel Ernie Bot, dont les capacités sont désormais “aussi bonnes” que l’américain ChatGPT, a assuré son patron.
Lancé sur le marché en août, Ernie, dont la langue principale est le chinois mandarin, a marqué une étape majeure dans la volonté de la Chine d’être d’ici 2030 un leader mondial de l’intelligence artificielle.
La nouvelle version du robot n’est pour l’instant disponible qu’en version bêta pour les développeurs, sur invitation.
Un contrôle drastique des contenus en Chine l’empêche toutefois de répondre à toute question sur des sujets considérés comme sensibles par le pouvoir, comme la politique ou les événements de Tiananmen.
“Keynote”
A la manière des célèbres conférences d’Apple, le fondateur de Baidu, Robin Li, est monté sur scène mardi pour soumettre son robot d’intelligence artificielle à une séance d’énigmes à résoudre.
Dans un auditorium construit sur le site d’une ancienne aciérie, sur l’un des sites des Jeux olympiques d’hiver 2022, Robin Li demande ensuite à Ernie de rédiger les grandes lignes d’un roman d’arts martiaux.
Le robot s’exécute et créé au fur et à mesure de nouveaux personnages, devant un public visiblement conquis qui suit l’écriture en temps réel sur un écran géant.
Les capacités d’Ernie en termes de “compréhension, de création, de logique et de mémoire (…) sont aussi bonnes que celles de GPT-4”, le modèle de langage qui a servi à l’élaboration de ChatGPT, a assuré Robin Li.
L’AFP n’a pas été en mesure de vérifier de manière indépendante ces affirmations.
Le ChatGPT chinois
Baidu avait été le premier dans son pays à annoncer travailler sur un équivalent local à ChatGPT, capable de formuler en quelques secondes des réponses détaillées sur un large éventail de sujets ou d’écrire des dissertations.
Les prouesses de ChatGPT sont suivies avec passion en Chine, où l’interface américaine est pourtant bloquée sans logiciel de contournement type VPN et numéro de téléphone étranger.
Face à cette euphorie pour ces nouveaux outils, la Chine avait annoncé en avril imposer une “inspection de sécurité” aux outils d’intelligence artificielle avant d’autoriser leur mise sur le marché.
Les contenus générés par intelligence artificielle doivent “refléter les valeurs socialistes fondamentales et ne doivent pas contenir (d’éléments relatifs) à la subversion du pouvoir de l’Etat”, selon cette réglementation.
