Montres d’occasion: un marché qui pourrait peser 36 milliards d’euros d’ici 2030
Le marché des montres d’occasion, en pleine expansion grâce à la génération dite des millennials et à la génération Z, pourrait peser 35 milliards de francs suisses (36 milliards d’euros) d’ici 2030, selon une étude du cabinet Deloitte publiée jeudi.
Actuellement évalué aux environs de 20 milliards de francs, ce marché des montres de seconde main pourrait représenter plus de la moitié du marché des montres neuves d’ici 2030, d’après cette étude sur les perspectives de l’horlogerie suisse. “Le potentiel de croissance du marché de l’occasion est gigantesque”, juge Karine Szegedi, responsable du secteur de la consommation, de la mode et du luxe chez Deloitte Suisse, citée dans un communiqué.
Les principales raisons d’acheter des montres d’occasion sont les prix moins élevés que pour le neuf mais aussi le désir de trouver des modèles qui ne sont plus fabriqués. L’allongement des listes d’attente pour les marques les plus prisées, telles que Rolex ou Patek Philippe, pousse également les consommateurs à se tourner vers des modèles anciens. Historiquement réservé aux collectionneurs et aux salles d’enchères, ce marché intéresse désormais beaucoup une nouvelle génération de consommateurs avec l’essor de plateformes de ventes en ligne de montres certifiées.
Surtout chez les millenials
Dans la génération dite des millennials (les personnes nées entre 1980 et la fin des années 1990), 48% des amateurs de montres se disent susceptibles d’acheter un modèle d’occasion au cours des douze prochains mois. Dans la génération Z (née entre 1997 et 2012), la proportion se situe à 37%, contre 12% pour la génération du baby-boom, selon cette étude du cabinet d’audit et de conseils, qui a réalisé un sondage en ligne auprès de 5.579 personnes en Suisse et dans dix grands pays d’exportations pour l’horlogerie suisse.
“Nos consommateurs sont tellement différents de ceux que l’on prend pour des acheteurs de montres traditionnelles”, explique Ben Clymer, le fondateur de la plateforme de ventes Hodinkee, cité dans l’étude. “Ils sont beaucoup plus jeunes”, “achètent et vendent des montres beaucoup plus souvent”, “s’intéressent aux montres d’occasion” et sont à l’affût d’actifs “qui conservent ou prennent de la valeur”.
Les fabricants de montres de luxe, eux-mêmes, voient d’un bon oeil cet essor. 70% des cadres du secteur horloger interrogés considèrent que les montres de seconde main ont un impact positif pour leur notoriété. Selon cette étude, la croissance va être alimentée par les marques qui soit s’allient à des plateformes établies de ventes de modèles certifiés, soit lancent leurs propres canaux de ventes pour capter une partie de ce marché de l’occasion.
En 2018, Richemont, le géant du luxe propriétaire de Cartier et des montres Piaget, IWC et Jaeger-LeCoultre, s’était lancé sur ce marché en rachetant la plateforme britannique watchfinder.co.uk.
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