Meta renonce temporairement à utiliser les données des utilisateurs pour entrainer son IA
Meta comptait utiliser le contenu produit par les milliards d’utilisateurs de Facebook et d’Instagram pour entrainer son IA. Mais en Europe, le projet est contraire au RGPD et le groupe le met en suspens.
Il y a quelques mois, Meta annonce qu’il va utiliser le contenu des utilisateurs de ses réseaux sociaux, Instagram et Facebook, pour entrainer son IA. Les artistes utilisant ces réseaux craignaient du plagiat de leurs oeuvres et de nombreux utilisateurs la violation de leur vie privée. La procédure pour s’opposer à cette utilisation des données à été partagée massivement.
Meta a finalement dû faire machine arrière. L’entrainement de l’IA avec les données personnelles devait commencer ce mercredi 26 juin. Mais il y a une semaine, l’entreprise a annoncé mettre le projet sur pause, du moins en Europe. Le groupe suit ainsi une demande du régulateur irlandais de la protection des données (Meta a son siège international, pour l’Europe et d’autres marchés, à Dublin). Le lancement de l’outil d’IA, pour l’Europe, est également reporté.
Violation du RGPD
Meta indiquait auparavant que son modèle de langage (bot comme ChatGPT) n’utiliserait que les données qui étaient accessibles de manière publique, mais que le consentement des utilisateurs ne serait pas demandé. Et voilà le hic, pour les associations de protections de consommateurs en Europe. Nombre d’entre elles, comme TestAchats en Belgique, ont porté plainte auprès des régulateurs nationaux (l’ADP en Belgique). Ces différentes plaintes sont toujours en cours.
“Meta violait les règles européennes relatives au RGPD (règlement sur la protection des données, NDLR). Et ce, même si existait un formulaire d’opposition pour les utilisateurs qui refusaient que leurs données soient utilisées. En fait, Meta aurait dû demander le consentement des utilisateurs avant d’utiliser leurs données et non l’inverse”, explique TestAchats.
Quelle suite pourrait être donnée à l’affaire ? Pour l’instant, Meta a mis son projet sur pause. Mais sa politique de confidentialité n’aurait pas encore changé, estiment TestAchats et l’association européenne qui représente ces différentes associations, NOYB. La maison mère de Facebook indiquait de son côté avoir “incorporé le feedback du régulateur”. Reste à voir ce que donnent les plaintes, mais que Meta mette le projet sur pause sur demande du régulateur, même contre sa volonté, est déjà un signe.
Le groupe va-t-il se plier au RGPD et demander explicitement le consentement des utilisateurs ? Les amendes en tout cas peuvent être très élevées. Mais il est difficile de dire combien de temps le bras de fer pourrait durer.
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