Le GEO, ou “Generative Engine Optimization”, devient incontournable à l’ère des IA génératives. Rien d’insurmontable. Voici sept règles d’or pour apparaître dans les réponses de ChatGPT, Gemini ou Perplexity.
Encore émergente, la discipline du GEO vise à optimiser la probabilité qu’une marque, un produit ou un expert soit cité… dans une réponse générée par l’IA. Même s’il partage des grands principes avec le SEO traditionnel (la visibilité dans les moteurs de recherche), le GEO dispose de ses propres spécificités : il faut désormais convaincre l’algorithme, non plus de vous positionner, mais de vous intégrer dans sa narration. Voici quelques règles d’or pour bien comprendre cette nouveauté et ne pas rater le train.
1. Diagnostic
Tout doit, forcément, démarrer par un bon diagnostic. D’abord, il serait utile de savoir si l’IA vous amène du trafic. “Mesurer l’impact de la montée en puissance des moteurs de recherche IA sur votre trafic Google actuel”, suggère Germain Deflandre, fondateur et CEO de MentionBox (ex-Elocos). Cela se fait au travers de Google Analytics et Google Search Console. C’est un point de départ.
Autre point de départ à connaître : sa présence dans les réponses faites par l’IA. Peu de marques savent aujourd’hui si elles sont citées (ou non) dans les réponses de ChatGPT, Perplexity, Claude ou Gemini. Or, il est désormais possible de le savoir au travers d’outils comme MentionLab, de la firme MentionBox, ou celui de Semactic. En simulant un nombre plus ou moins important de requêtes dans les IA, les sociétés spécialisées (ou leurs outils) arrivent à savoir si votre marque ou vos produits sont bel et bien évoqués par l’intelligence artificielle.
Ces diagnostics permettent de dresser une cartographie de visibilité IA, un point de départ utile avant d’engager des actions GEO.
2. Devenir une référence absolue
Dans l’univers du GEO, le contexte prime sur le clic. Une IA générative ne propose pas 10 résultats : elle génère un paragraphe construit selon des logiques probabilistes et sémantiques, à partir d’un large corpus de contenus jugés pertinents. Les modèles sélectionnent ce qu’ils estiment être la réponse la plus crédible, la plus mainstream. Cela favorise les marques établies, mais aussi celles dont le discours est clair, cohérent et bien représenté dans des sources jugées fiables.
C’est l’un des points cruciaux du GEO. Plus une marque est reconnue, citée et recoupée dans des contenus externes, plus elle a de chances d’apparaître dans une réponse IA. “L’IA va chercher à donner la réponse la plus crédible, la plus rassurante. Il faut être une référence”, insiste Olivier de Decker, cofondateur de PingPrime.
Contrairement au SEO, où l’on pouvait se positionner sur une niche avec un contenu bien optimisé, le GEO favorise les marques déjà visibles. Il devient donc stratégique de multiplier les traces de qualité : citations sur des sites spécialisés, publications sur des forums de référence, intégration dans des comparateurs ou des bases de données accessibles. “Si vous n’êtes pas identifié comme source fiable, vous êtes tout simplement ignoré”, prévient encore Olivier de Decker.
Réponse “probable”
Les IA génératives cherchent à formuler une réponse “probable”, donc basée sur un consensus. Cela signifie que les sources souvent citées, cohérentes dans leur ton, et perçues comme fiables, ont davantage de chances d’être reprises. À l’inverse, une marque dont le discours varie, ou qui est peu présente en ligne, sera jugée moins pertinente. La notion d’autorité algorithmique devient donc stratégique. Pour y apporter une réponse, il est notamment important de s’assurer d’une bonne présence sur Wikipédia, d’une part, et… dans les médias traditionnels, qui sont une source importante et souvent citée par ChatGPT.
Germain Deflandre suggère aussi, de son côté, de renforcer l’autorité de votre site web via des backlinks de qualité, des mentions dans les médias ou encore en développant l’écosystème de la marque (réseaux sociaux, avis, forum…).
3. La bonne signature
“L’IA valorise les contenus qui font autorité, pas ceux qui répètent ou enjolivent”, insiste sur son site Xavier Degraux, spécialiste dans les domaines des réseaux sociaux et de l’IA. Dans ce contexte, l’expertise visible et documentée devient un atout majeur pour entrer dans le champ des réponses générées par IA. “Les modèles comme ChatGPT cherchent à s’appuyer sur les sources les plus fiables et expertes”, assure l’expert. Ce principe recoupe la doctrine E-E-A-T de Google : Experience, Expertise, Authoritativeness, Trustworthiness (expérience, expertise, autorité, fiabilité).
Concrètement, il s’agit de signer ses contenus avec des auteurs identifiés, en ajoutant une bio, des références ou des expériences concrètes. Vous êtes encouragé aussi à citer des experts reconnus, notamment ceux déjà visibles sur d’autres canaux, à mettre à jour vos contenus, à vérifier vos données, et à assurer une rigueur factuelle constante.
4. Générer un contenu “IA friendly”
Il s’agit probablement de la clé la plus importante de votre stratégie GEO. Et pourtant pas la plus compliquée à mettre en œuvre. Comme vous l’aurez compris, il faut proposer du contenu capable de nourrir un modèle d’IA génératif. Il est l’un des éléments centraux d’une bonne présence dans les intelligences artificielles génératives. “Le SEO permettait de remonter dans une liste. Le GEO, lui, permet d’être cité dans une réponse. Ce n’est pas la même bataille”, détaille Sabrina Bulteau, de PingPrime. Il faut répondre à l’intention, être détectable et inspirer la confiance.
Voilà pourquoi pas mal d’acteurs essaient de comprendre, en première instance, quelles sont les requêtes formulées sur ChatGPT. Pour savoir comment y répondre et développer le contenu adéquat. Un exemple particulièrement éclairant n’est autre que la page “Agence GEO” mise en ligne par l’agence de marketing digital Universem qui permet de bien comprendre la manière de faire. D’abord, la page est particulièrement longue : elle reprend un maximum d’informations sur le GEO et sur l’agence elle-même. Et puis, elle est organisée sous forme de questions, du type de celles que les internautes pourraient formuler : “Qu’est-ce que le GEO ?”, “Que sont les LLM ?”, “Pourquoi optimiser son site pour les IA et les LLM ?”, etc.
Répondre à des impératifs spécifiques
Le contenu de votre site doit répondre à quelques impératifs spécifiques : il doit être structuré, écrit en langage naturel, débarrassé du jargon et formulé de façon claire. Les IA génératives favorisent les contenus bien structurés : titres, sous-titres, listes à puces, paragraphes clairs. Utilisez des balises sémantiques (H1, H2, FAQ), schema.org, des listes, des définitions. Les IA raffolent du contenu bien organisé qui facilite leur lecture automatisée et augmente les chances d’être cité. Les contenus sous forme de questions/réponses ou de scénarios “comment ça marche” sont idéaux pour répondre aux requêtes naturelles. Un contenu “IA friendly” est donc découpé, hiérarchisé et regroupe des infos pratiques comme des FAQ. Il ne faut pas hésiter à enrichir le contenu de tableaux, de paragraphes spécifiques qui sont exploitables facilement par les IA. Vous pouvez aussi structurer les choses sous forme de questions qui correspondent aux questions des internautes.
Un contenu “IA friendly” est découpé, hiérarchisé et regroupe des infos pratiques comme des FAQ.
“Le GEO impose une nouvelle réflexion stratégique, résume Germain Deflandre, CEO de MentionBox. Il faut anticiper les requêtes, scénariser les réponses possibles, et comprendre les logiques de génération.” Vous pouvez vous aider de certains outils… d’IA ! Des plug-in comme GPT AI Content Generator (WordPress) ou OpenAI Integration (Drupal) permettent déjà de créer facilement des contenus optimisés pour les IA génératives, tout en respectant les exigences réglementaires.

5. Aligner vos contenus sur l’intention de recherche
On l’a compris, l’intention complète des internautes prend totalement le dessus sur l’idée des mots-clés. Comme l’internaute pose des questions contextuelles, raconte une situation, cherche une solution, etc., il faut penser vos contenus non pas en termes de mots-clés, mais en termes de scénarios d’usage.
Exemples : ne vous contentez pas d’un article “Meilleur CRM 2025”, mais partez plutôt sur l’idée : “Quel CRM choisir pour une PME de 10 personnes dans le secteur du bâtiment ?”. N’écrivez pas un titre “Chaussures de randonnée”, mais bien : “Quelles chaussures de randonnée choisir pour un trek d’une semaine dans les Alpes ?”.
6. Indexer vos produits dans les IA
L’un des moyens concrets d’apparaître dans les réponses générées est aussi de fournir des données structurées à l’IA. OpenAI, par exemple, propose une documentation permettant aux marques de soumettre un flux produit avec descriptifs, prix, images… Même si cela ne garantit pas l’affichage, c’est une première étape pour “signaler” sa présence aux modèles d’IA.
Mais attention : ces contenus doivent être soignés. “Les IA analysent non seulement le contenu textuel, mais aussi la structure des fiches produits, la qualité des illustrations, la fraîcheur des données”, nous glissait récemment Pierre-Yves Gillet, consultant chez Retis, au moment du lancement de Shopping GPT. Un produit mal décrit, ou une fiche obsolète, risque de disparaître des radars.
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7. Continuer son SEO et agir maintenant sur le GEO
“Je n’aime pas qu’on dise que le GEO est le nouveau SEO, prévient Germain Deflandre. Ce n’est pas le cas. Il n’y a pas de remplacement de l’un par l’autre.” Le SEO ne disparaît pas avec l’IA générative. A l’heure actuelle, les recherches faites par ChatGPT, par exemple, le sont via… Google.
“Le GEO n’est pas juste un prolongement du SEO, c’est un nouveau réflexe stratégique pour les marques.” – Olivier De Decker, cofondateur de PingPrime
Aussi, il convient de rappeler que le GEO n’en est qu’à ses débuts. C’est encore du “test and learn“, mais les entreprises qui s’y intéressent maintenant auront une longueur d’avance. Pour les experts, c’est le moment de tester, d’expérimenter et de structurer une approche.
“Le GEO n’est pas juste un prolongement du SEO, c’est un nouveau réflexe stratégique pour les marques. Il faut anticiper les réponses IA et tester sa visibilité de manière proactive”, insiste Olivier de Decker. Les marques les plus avancées lancent déjà des chantiers internes ou s’appuient sur des structures spécialisées.
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