Les Belges et l’IA : entre craintes et espoirs

Frederic Brebant Journaliste Trends-Tendances  

Le groupe Havas, l’un des leaders mondiaux dans la communication et le marketing, vient de réaliser une vaste enquête sur l’intelligence artificielle. La perception des Belges y est notamment épinglée. Zoom sur les résultats.

Comment le consommateur perçoit-il aujourd’hui la problématique de l’intelligence artificielle ? Pour aider les marques à voir plus clair dans leur stratégie autour de l’IA, le groupe de communication Havas a mené une vaste enquête après de 14.000 personnes réparties sur 32 marchés et quatre continents. Parmi elles, 510 Belges, soit un échantillon représentatif de la population qui permet de mettre en lumière les perceptions actuelles et les perspectives d’avenir concernant l’intelligence artificielle. En voici les principaux enseignements.

  1. Le Belge est à la traîne

En Belgique, la grosse moitié des répondants (53%) déclare avoir déjà utilisé un outil d’intelligence artificielle dans son quotidien, un chiffre qui contraste fortement avec la moyenne mondiale (69%). Cette familiarité moindre avec l’IA est souvent due à un manque d’intérêt ou à une utilité perçue comme limitée, notamment parmi les groupes plus âgés ou vivant dans les zones rurales.

2. Le Belge a peur pour l’emploi

Dans cette nouvelle étude du groupe Havas, plus de la moitié des Belges (56%) pense que l’intelligence artificielle pourrait surpasser un jour l’intelligence humaine (la moyenne mondiale est de 53 %), mais l’inquiétude est davantage palpable concernant l’impact de l’IA sur l’emploi. Trois Belges sur cinq  estiment en effet que l’IA détruira de nombreux métiers, un chiffre très proche de la moyenne mondiale (61 %).

3. Le Belge est optimiste pour sa vie et la planète

Si l’IA représente une menace en termes d’emploi, elle est en revanche perçue comme bienfaitrice pour le futur de la planète et de ses habitants : 48% des Belges sont convaincus que l’intelligence artificielle contribuera à prolonger leur espérance de vie, un chiffre en deçà de la moyenne mondiale (56 %). Si l’IA a déjà démontré son potentiel à révolutionner les soins médicaux (notamment en matière de diagnostic précoce), seul un cinquième des Belges (22%) se dit toutefois prêt à se faire opérer par un robot doté de cette technologie, contre 30 % au niveau mondial.

Mais l’IA suscite d’autres espoirs. Près d’un Belge sur deux (44%) pense en effet que l’intelligence artificielle pourrait bientôt jouer un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique, un chiffre en dessous de la moyenne mondiale (53 %). Ce résultat est toutefois étonnant lorsque l’on sait que l’IA consomme énormément d’énergie en termes de data centers et contribue dès lors à l’empreinte carbone de manière significative.

4. Le Belge veut encadrer l’IA

Enfin, une majorité écrasante des Belges souligne l’importance cruciale de l’éducation à l’intelligence artificielle parmi la population. Sept personnes sur 10 estiment qu’il est essentiel d’enseigner la maîtrise des outils d’IA dans les écoles et près de 80% soulignent la nécessité d’éduquer les foules autour de l’éthique de l’IA. Selon les Belges, l’éducation à l’IA ne doit donc pas se limiter à l’apprentissage technique, elle doit également inclure une réflexion approfondie sur les implications éthiques, afin de préparer les futures générations à naviguer dans un monde de plus en plus automatisé et connecté.

« L’intelligence artificielle a connu ces 18 derniers mois une couverture médiatique exacerbée, conclut Hugues Rey, CEO d’Havas Belgium. Il est crucial de saisir comment l’IA est perçue et les possibilités qu’elle apporte pour enrichir la vie des citoyens et consommateurs, afin de l’intégrer durablement dans les stratégies de marques. La dualité entre attentes et inquiétudes ouvre un vaste champ d’opportunités pour l’utilisation de l’IA par les marques, que ce soit dans leurs produits et services, et, prioritairement, dans leurs relations avec les consommateurs. »

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