Le patron du Telegraph démissionne sur fond de rachat polémique

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Le directeur général du groupe de presse britannique Telegraph Media Group, Nick Hugh, a démissionné vendredi, en pleine polémique sur la possible reprise de l’entreprise par un fonds américano-émirati, qui inquiète Londres quant au respect de la liberté de la presse.

M. Hugh, qui était à la tête de l’entreprise depuis 2017, sera remplacé par Anna Jones, 48 ans, première femme à occuper ce poste, qui avait rejoint le groupe “en tant que conseillère en janvier 2023”, poursuit le communiqué.

TMG est l’un des plus influents groupes de presse britanniques, qui comprend le quotidien conservateur The Telegraph et l’hebdomadaire The Spectator.

L’exécutif avait annoncé fin novembre examiner le processus de vente, invoquant “l’intérêt public” face à la perspective d’une prise de contrôle par une coentreprise entre le fonds américain Redbird et le fonds d’investissement dans les médias d’Abou Dhabi (IMI).

A l’origine de cette transaction: une dette de 1,2 milliard de livres (1,4 milliard d’euros) de la famille Barclay, propriétaire du journal depuis 2004. La banque britannique Lloyds, créancière des Barclay, avait mis en vente le Telegraph en octobre pour éponger ce lourd passif.

Dans les mains de RedBird IMI

Mais RedBird IMI a offert de rembourse la dette, ce qui est chose faite depuis début décembre, en échange d’une prise de contrôle du groupe: la coentreprise compte utiliser une option pour convertir une partie du prêt en actions du groupe de médias – mais a assuré que le fonds émirati serait un “investisseur passif”.

Jeudi soir, Andrew Neil, président du Spectator, s’était dit préoccupé que “ceux qui financent ce projet sont les Émirats arabes unis”, qui sont “un gouvernement non démocratique, une dictature”, sur la BBC, ajoutant que “le gouvernement devrait intervenir”.

La ministre de la culture Lucy Frazer s’était déjà inquiétée des risques pour la liberté de la presse d’une prise de contrôle par un fonds émirati, ce qui avait débouché sur une évaluation de l’opération par l’autorité britannique de la concurrence, la CMA, et le régulateur des médias, l’Ofcom.

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