“L’absurdité” des conditions d’utilisation des applis démontrée en vidéo
À quoi s’engage-t-on quand on télécharge une application sur son portable? Pour démontrer leur “absurdité”, des Norvégiens ont entrepris de lire les conditions générales d’utilisation d’une trentaine d’apps, de Twitter à Netflix, marathon qui devrait durer une trentaine d’heures.
Quelque 260.000 mots ou 900 pages, soit plus que le Nouveau Testament: c’est ce que représentent les conditions d’emploi des 33 applications que l’on trouve généralement sur un smartphone norvégien, selon le Conseil des consommateurs, un organisme public.
Afin d’en démontrer la complexité, le Conseil a demandé à des utilisateurs de se relayer pour en faire la lecture ininterrompue. Ce programme de “slow TV” est diffusé en direct.
“L’objectif est de montrer que les conditions d’emploi des services numériques, applications ou autres, sont déplorables”, a expliqué à l’AFP le responsable des questions numériques du Conseil, Finn Myrstad. “Elles sont beaucoup trop longues et inintelligibles”.
La lecture, qui concerne aussi Youtube, iTunes, Facebook, Gmail, Skype, Instagram ou encore Angry Birds, devrait prendre une trentaine d’heures. Mercredi en milieu de journée, le cap des 27 heures avait été dépassé.
“Imaginez si tous les utilisateurs qui ont un smartphone dans le monde devaient utiliser plus de 30 heures. C’est plus de quatre journées de travail rien que pour lire les conditions d’emploi sur un téléphone portable”, a souligné M. Myrstad.
Parmi les conditions les plus problématiques, l’organisme norvégien pointe du doigt celles accordant une licence d’utilisation “perpétuelle” ou “irrévocable” à l’autre partie.
“Cela signifie en pratique que le contenu de votre app, que ce soit vos photos ou vos conversations, sont à jamais la propriété de l’entreprise. C’est totalement inacceptable et cela enfreint la loi européenne et norvégienne”, a affirmé M. Myrstad.
Le Conseil des consommateurs norvégien est en pointe sur les questions de confidentialité. Il a notamment épinglé l’application de rencontres en ligne française Happn et une autre app populaire parmi les joggeurs, Runkeeper, accusées de collecter et transmettre les données de leurs utilisateurs même lorsqu’elles sont inactives ou désinstallées.
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