Querelle Trump-Musk : la Maison Blanche veut prendre ses distances avec SpaceX

© reuters

La querelle qui oppose désormais Donald Trump et Elon Musk pourrait avoir des conséquences directes sur les relations de longues dates entre les États-Unis et SpaceX, l’entreprise spatiale privée du PDG de Tesla.

SpaceX pourrait ne pas être sollicité pour construire le projet pharaonique de système de défense antimissile commandé par le président américain Donald Trump. La Maison-Blanche aurait déjà approché d’autres partenaires potentiels, dont le projet Kuiper d’Amazon et plusieurs sous-traitants de la défense américaine, rapporte Reuters. Une démarche qui marque un tournant stratégique dans la politique spatiale des États-Unis, rompant avec leur forte dépendance à SpaceX.

Annoncée en mai dernier, cette initiative baptisée Golden Dome coûterait 175 milliards de dollars (soit environ 154 milliards d’euros) et devrait être achevée d’ici 2029, selon les ambitions de Trump. Un projet stratosphérique, pour lequel la Maison-Blanche souhaite éviter tout obstacle. Dans le contexte de tensions croissantes entre Donald Trump et Elon Musk, choisir SpaceX représente un risque, malgré les liens de longue date entre l’entreprise et les institutions américaines, que ce soit avec la NASA ou l’armée américaine.

Au cours des dernières années, SpaceX est en effet devenu un acteur essentiel des communications militaires américaines, grâce à ses réseaux de satellites Starlink et Starshield.
Cependant, des responsables du Pentagone et de la Maison-Blanche avaient déjà exprimé leur inquiétude face à la dépendance excessive envers l’entreprise, engagée dans une démarche commerciale, entre autres, et ce, avant même l’éclatement de la dispute publique entre les deux hommes, en juin dernier.

L’expérience, un facteur clé

Une dépendance trop forte à une seule entreprise privée n’est jamais une stratégie idéale pour un État. Le contexte de tensions personnelles entre le président américain et le PDG de SpaceX renforce cette idée. En cas d’escalade, l’un ou l’autre pourrait entraver la progression du projet, directement ou indirectement. D’autant plus après l’annonce par Musk de la création d’un parti politique visant à contrer les Républicains.

Cela étant dit, SpaceX reste, à ce jour, l’entreprise privée la plus expérimentée pour mener à bien un projet de cette envergure. Son implication semble difficile à éviter, si Donald Trump souhaite respecter son calendrier et achever le Golden Dome avant la fin de son mandat. Avec plus de 9.000 satellites Starlink en orbite, elle surpasse largement son principal concurrent américain, le projet Kuiper d’Amazon, qui n’en compte que 78.

Évidemment, au vu de l’ampleur du projet, la Maison-Blanche aurait déjà discuté avec des géants traditionnels de la défense, tels que Northrop Grumman, Lockheed Martin ou L3Harris, ainsi que d’autres entreprises technologiques privées.

Mais le fait est que la participation d’acteurs commerciaux comme Kuiper ou Starlink suscite également des inquiétudes, notamment en ce qui concerne les vulnérabilités potentielles en matière de cybersécurité et de guerre électronique.

Reste que pour concrétiser son ambitieux projet, Donald Trump va devoir accélérer les choses et multiplier les appels d’offre.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content