La fintech belge veut son hub physique
Les investissements 2023 dans les start-up fintech en Belgique ont été catastrophiquement bas. Le terreau resterait trop faible. L’association Fintech Belgium plaide, dès lors, pour la création d’un hub…
Le microcosme fintech en Belgique serait-il moins dynamique qu’ailleurs en Europe ? A en croire les chiffres d’investissement publiés par l’association belge des fintech, Fintech Belgium, cela semble bien être le cas. Pour 2023, à peine 6 deals d’investissement dans des start-up du créneau pour un total de 38 millions d’euros seulement. « Dix fois moins que l’année passée », regrette Jean-Louis Van Houwe, président de Fintech Belgium (et patron-fondateur de Monizze). Bien sûr, les chiffres du marché belge peuvent être rapidement influencés par une grosse levée de fonds de l’une des boites belges, mais n’empêche : c’est la déception. Car non seulement les investissements sont faibles, mais en plus, la proportion de la fintech dans les investissements tech en Belgique se révèle plus basse qu’ailleurs. 8% seulement, alors qu’en Europe, le niveau s’élèverait plutôt à 26%, selon Fintech Belgium.
« Si la Belgique avait mis plus l’accent sur les fintech, nous disposerions d’un terreau plus favorable et nous aurions un tout autre dynamisme sur ce créneau, regrette Jean-Louis Van Houwe. Le marché de la fintech est porteur et la Belgique dispose d’une vraie légitimité dans ce domaine. C’est d’autant plus important que les acteurs fintech servent aussi à dynamiser tout le tissu économique quand on sait qu’ils apportent des solutions pour les entreprises et les PME, en matière de paiement, de crédit, etc. »
Si les chiffres ne sont pas bons, Fintech Belgium reste convaincu que beaucoup reste à faire pour se positionner sur ce marché. Et pour y parvenir, l’association plaide pour la création d’un « hub » belge dédié à la fintech. Un lieu physique, sur le modèle d’un partenariat public-privé dans lequel se retrouveraient tous les acteurs de la fintech : entrepreneurs, investisseurs, régulateur. « Un centre de coworking fintech qui attire les acteurs, où l’État est partie prenante et donc où le régulateur est accessible, de même que les investisseurs. Cela permet d’imaginer et de lancer des initiatives qui sont directement en phase avec la régulation et qui trouvent les bons partenaires financiers. Cela permettrait, par ailleurs, de nous positionner sur la carte et d’attirer des grands acteurs étrangers. »
Si B-Hive, une initiative privée, avait été menée (sans succès) en ce sens voici quelques années, Fintech Belgium observe plutôt le Luxembourg où la Luxembourg House of Financial Technology (LHoFT) est devenue une référence en la matière.
Le « hub » n’est pas qu’une idée ou un ballon d’essai lancé par Fintech Belgium. Le projet, qui nécessiterait entre 6 et 10 millions sur 5 ans, serait bel et bien sûr la table et des discussions seraient bien engagées. « Nous avons des accords de principe de pas mal de parties, enchaîne Jean-Louis Van Houwe. Maintenant, il s’agit d’une décision du gouvernement. » Cela peut-il encore se décider avant les élections de 2024 ? Et surtout, les écosystèmes francophones et flamands de la fintech travailleront-ils main dans la main à l’érection d’un tel espace… ?
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