La 5G testée en Belgique début 2018
Ericsson et Corda Campus installeront début 2018 le premier environnement de test dédié à la 5G en Belgique à Hasselt, ont annoncé mercredi l’équipementier en télécoms suédois et ce campus d’incubateurs d’entreprises.
Ce ‘Life Campus’ accueillera les acteurs belges de tous secteurs pour développer les applications de demain, alors que le lancement commercial de la technologie est, lui, prévu dans deux ans. Corda Campus est situé sur le site de l’ancienne usine Philips, dans une zone non-commerciale et privée.
La laboratoire 5G, installé sur ce site rassemblant plus de 200 compagnies innovantes dans les nouvelles technologies, sera entièrement connecté au centre de recherche et de développement d’Ericsson à Aix-La-Chapelle, en Allemagne, où de nombreux projets internationaux sont développés. Il permettra aux entreprises et start-ups de trouver un environnement de test pour développer et essayer, de manière concrète et dans des conditions réelles, de nouvelles applications basées sur les dernières technologies mobiles.
Cela permettra de proposer aux entreprises belges de devenir des acteurs-clés dans le développement de la 5G, tout en accélérant la digitalisation industrielle en Belgique et plus largement en Europe, ambitionne Saskia Van Uffelen, directrice générale d’Ericsson BeLux. Le campus contribuera au développement économique de la Belgique et de son marché de l’emploi, espère-t-elle également.
Le choix du site n’est pas un hasard: situé dans l’Euregio, il se trouve à proximité des Pays-Bas, de l’Allemagne et du Luxembourg et non loin de la France. Ce sera en outre le premier réseau européen de 5G, là où tous les autres principaux acteurs dans le domaine sont chinois. “Ce qui pose la question de la sécurité du traitement des données qui passent via cette technologie”, pointe Saskia Van Uffelen.
Le lancement de ce premier laboratoire aura lieu au cours du premier trimestre 2018, soit plus de deux ans avant le lancement commercial de la prochaine génération de technologie mobile.
D’ici là, il y a encore pas mal de chemin à faire au niveau des mentalités quant à l’écosystème, surtout dans le chef des entreprises, des gouvernements, des régulateurs et des opérateurs, a relevé Saskia Van Uffelen, en marge du ‘5G Now! industry summit’, un événement international consacré à cette technologie organisé à Bruxelles mercredi.
“La technologie sera là dans deux ans”, explique-t-elle. “Mais il faut stimuler et ouvrir les esprits des décideurs politiques et des principaux concernés pour créer un autre écosystème et travailler différemment afin de répondre aux défis de notre société de demain. Il faut leur montrer que la technologie peut faire gagner de l’argent à l’Etat et aux entreprises.”
Les entreprises et les décideurs politiques ont aujourd’hui une vision à court terme: celle des premières est basée sur leurs résultats trimestriels ou semestriels, celle des seconds sur les prochaines élections, analyse la patronne d’Ericsson BeLux.
L’événement de mercredi avait également pour but de montrer aux responsables politiques européens la réalité du monde de demain et vers où se dirigent les industries du futur. “La surrégulation tue l’innovation!”, prévient d’ailleurs Saskia Van Uffelen. “Si nous avons encore demain une politique très à l’ancienne, sectorielle, il y a un risque que la technologie ne soit pas exécutable au moment où elle devrait l’être. On espère qu’on parlera désormais le même langage.”
“Une voiture sans conducteur fonctionnant via la 5G ne s’arrêtera pas à la frontière du pays”, illustre ainsi la patronne d’Ericsson BeLux. “Il faut une connectivité au-delà de nos frontières. Et intégrer des robots dans les soins de santé ne doit par exemple par être perçu négativement”, puoursuit-elle. Cela libérera du temps pour le personnel pour d’autres tâches non automatisées. Il sera ainsi possible d’opérer quelqu’un à distance à l’aide d’un bras robotisé fonctionnant via la 5G, technologie où la latence est quasi inexistante, contrairement à la 4G.
Toute la question est donc de savoir comment oser être disruptif aujourd’hui afin d’avoir une infrastructure soutenable pour le monde de demain, résume-t-elle.