IA : le FMI s’inquiète des ravages de l’intelligence artificielle pour les cols blancs
Le Fonds monétaire international met en garde contre les “inégalités croissantes” et les “perturbations massives sur le marché du travail” que pourrait provoquer l’IA générative, notamment chez les profils plus qualifiés.
Si l’intelligence artificielle générative (GenAI) rendue populaire par ChatGPT présente un potentiel indéniable en termes de gains de productivité attendus, elle constitue également une “préoccupation majeure” pour l’avenir du monde du travail, estime le Fonds monétaire international (FMI) dans une récente note publiée lundi sous le titre Broadening the gains from Generative AI : the role of fiscal policies, qui analyse l’impact de l’IA sur le marché de l’emploi.
Selon le FMI, la rapidité et l’ampleur de la transformation suscitent “des inquiétudes quant aux pertes d’emplois” et à “l’augmentation des inégalités”. Compte tenu de l’incertitude quant à l’avenir de l’IA, “les gouvernements doivent adopter une approche flexible qui les prépare à des scénarios hautement perturbateurs”, écrivent les auteurs du rapport en préambule, faisant ainsi quelque part écho à une étude du Boston Consulting Group selon laquelle l’IA pourrait conduire à une forte croissance de la productivité : 9 % en Belgique d’ici 2033.
Grosse menace pour les diplômés
Car ce qui inquiète le FMI, c’est que l’IA générative pourrait provoquer des suppressions d’emplois chez les professions diplômées. Si la vague d’automatisation et de numérisation de l’économie a jusqu’ici principalement touché les jobs moins qualifiés, les cols bleus, l’IA générative menace aujourd’hui d’avoir un impact non négligeable sur les emplois des travailleurs hautement qualifiés et des cols blancs, indique l’institut basé à Washington.
“Même si l’IA pourrait à terme stimuler l’emploi et les salaires en général, elle pourrait laisser une grande partie de la main-d’œuvre au chômage pendant une période plus longue, ce qui rendrait la transition douloureuse”, souligne le FMI dans sa note, estimant que 40 % de tous les emplois dans le monde sont exposés à l’impact de l’IA, voire même 60 % dans les économies avancées.
Face à ce sombre scénario, le FMI préconise d’investir dans la formation pour préparer jeunes et moins jeunes aux emplois de l’ère de l’IA. Par contre, il ne juge pas approprié de mettre en place un impôt spécifique pour contrebalancer les effets négatifs de l’IA.
Intelligence artificielle
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