Fraude « Recovery Room »: comprendre cette arnaque qui prend de l’ampleur

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Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste

En 2024, le nombre de cas de fraude de type “recovery room” a augmenté de 60%. Mais quelle est donc cette pratique illégale, comment la reconnaître et surtout s’en prémunir?

Sous couvert de proposer une solution à ceux qui ont déjà été abusés, certains fraudeurs exploitent à nouveau les personnes vulnérables, les plongeant dans un cycle de pertes financières… C’est notamment le cas des victimes de fraude de type « Recovery Room ». Mais de quoi s’agit-il exactement?

Recovery room, de quoi s’agit-il?

La fraude dite de « recovery room » est une forme d’escroquerie ciblant les investisseurs déjà lésés et donc fragilisés par des arnaques précédentes. Après avoir perdu des sommes d’argent importantes, ces personnes désespérées sont contactées par des individus se faisant passer pour des experts capables de récupérer leurs fonds. Le tout moyennant, par exemple, le versement d’un certain montant ou l’ouverture d’un compte sur une plateforme de trading. Malheureusement, au lieu de recevoir de l’aide, les victimes tombent une nouvelle fois dans un piège.

« En dépit des promesses faites par les escrocs, la victime non seulement ne récupérera pas l’argent perdu mais elle perdra également l’argent qu’elle aura dépensé pour obtenir l’aide promise », explique l’Autorité des services et marchés financiers, qui constate une hausse de la pratique en Belgique.

Comment reconnaître cette fraude?

Les individus opérant derrière une ‘recovery room’ sont souvent les mêmes escrocs que ceux impliqués dans la fraude initiale, ou d’autres malfaiteurs ayant acquis des listes de victimes. Tout investisseur ayant déjà été ciblé par une arnaque financière doit savoir qu’il risque d’être à nouveau visé, ou que ses informations personnelles pourraient être revendues à d’autres fraudeurs.

En général, les escrocs contactent leurs victimes par téléphone ou par e-mail, se faisant passer pour des cabinets d’avocats, des comptables, ou encore des représentants de la police ou des autorités de supervision financière. Pour gagner la confiance de leurs cibles, ils n’hésitent pas à utiliser frauduleusement les coordonnées d’entreprises ou d’organismes officiels bien établis.

Des victimes âgées de 50 à 69 ans

Plus d’un tiers des personnes qui contactent la FSMA sont âgées de 50 à 69 ans. « Ces personnes disposent en effet souvent d’une plus grande marge de manœuvre financière pour investir car elles ont généralement déjà remboursé l’achat de leur maison et leurs enfants ont quitté le domicile familial », précise la FSMA. Mais bien souvent, elles ne sont pas très au fait des bonnes pratiques et des pièges à éviter sur le web.

Les conseils des autorités pour s’en prémunir

  • Si vous avez été victime d’une fraude à l’investissement, il vaut mieux porter plainte auprès de la police locale. Et surtout rester attentif, car vous pourriez être recontacté par d’autres fraudeurs par la suite.
  • Vérifiez toujours l’identité de votre interlocuteur: nom, siège social, pays d’établissement, coordonnées de contact…
  • Méfiez-vous des offres et publicités faites sur Internet ou sur les réseaux sociaux.
  • Si on vous contacte sans que vous n’ayez rien demandé, demandez à la personne comment elle a su que vous aviez perdu de l’argent.
  • Méfiez-vous si votre interlocuteur vous demande de verser de l’argent vers un compte bancaire ouvert dans un pays différent de celui où est situé son siège social.
  • Si l’on vous demande de verser au préalable un certain montant, ne donnez pas suite et coupez tout contact.

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