Faire travailler des drones ensemble « comme des abeilles » pour effectuer des tâches difficiles

“Comme les abeilles”: des chercheurs néerlandais espèrent faire collaborer un essaim de dizaines de drones miniatures autonomes pour effectuer des tâches complexes telles que la détection de fuites de gaz dans les usines ou des missions de sauvetage.

“Comme les abeilles”: des chercheurs néerlandais espèrent faire collaborer un essaim de dizaines de drones miniatures autonomes pour effectuer des tâches complexes telles que la détection de fuites de gaz dans les usines ou des missions de sauvetage.

“Nous travaillons non seulement à ce que ces robots soient conscients les uns des autres, mais aussi à ce qu’ils travaillent ensemble”, explique à l’AFP Guido de Croon, directeur du premier laboratoire des Pays-Bas destiné à la recherche sur les essaims de drones miniatures intelligents. Les drones pourraient se recharger eux-mêmes à l’aide de capsules, pour redécoller sans que des humains n’aient à intervenir et travailler sans arrêt, ajoute-t-il en dévoilant le “Swarming Lab” de l’université technique TU Delft.

Un groupe, composé de petits robots autonomes lourds comme des balles de golf équipés de capteurs pour détecter le gaz, pourrait par exemple surveiller des usines. Un drone serait capable de détecter l’odeur du gaz et de suivre sa trace en “appelant” les autres pour l’aider à identifier la source. Les essaims de drones pourraient aussi “être utilisés pour détecter les incendies de forêt ou aider en permanence aux opérations de recherche et de sauvetage sur de grandes zones”, explique M. De Croon.

Actuellement, le “Swarming Lab”, qui collabore avec une start-up d’anciens étudiants de l’université TU Delft appelée Emergent, utilise une quarantaine de petits drones dans ses recherches. “L’objectif est de mettre un essaim d’environ 100 drones dans les airs dans les cinq prochaines années”, a déclaré Lennert Bult, cofondateur d’Emergent.

Des scientifiques de l’université chinoises du Zhejiang sont parvenus en 2022 à faire voler dix drones autonomes de la taille d’une paume de la main côte à côte dans la même direction vers une cible quelques dizaines de mètres plus loin, en évitant branches, talus et autres obstacles dans une forêt dense de bambou.

Observer la nature

Les scientifiques utilisent des études sur les essaims d’abeilles ou de fourmis ou sur le comportement des nuées d’oiseaux pour développer la technologie des essaims de drones.

Les fourmis par exemple “font ensemble (..) des choses qu’elles ne pourraient certainement pas faire seules”, souligne M. de Croon. “Nous voulons inculquer les mêmes capacités aux robots”, ajoute-t-il.

Les oiseaux observent quant à eux leurs voisins les plus proches dans la nuée, et veillent à garder à une distance assez grande que pour ne pas entrer en collision, tout en s’alignant de façon à ne pas se retrouver seuls loin du groupe. “En suivant des règles aussi simples, on obtient ces belles figures qui sont très utiles pour les oiseaux, également contre les prédateurs”, a-t-il expliqué à l’AFP.

“Systèmes complexes”

Mais les scientifiques admettent qu’il y a quelques défis à relever. “Les essaims sont des systèmes complexes”, a déclaré De Croon lors d’une démonstration au laboratoire. “Il est en fait assez difficile de prédire avec précision les choses”.

La petite taille des robots limite également la capacité d’y intégrer certaines technologies, notamment les capteurs et la capacité de calcul.

Actuellement, les drones du Swarm Lab s’appuient toujours sur une caméra montée à l’extérieur pour transmettre des informations aux machines bourdonnantes, comme leur position au sein de l’essaim. Mais les chercheurs ont déjà développé une technologie permettant aux robots de se détecter les uns les autres sans aide extérieure.

En fin de compte, “ce serait vraiment formidable si nous nous rapprochions un peu plus de l’intelligence étonnante de minuscules créatures comme les abeilles”, pour M. De Croon.

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