Et si…Google rachetait Detroit ?

© Google Maps

L’idée (un peu) farfelue a fleuri sur plusieurs blogs américains: et si Google rachetait la ville de Detroit, récemment déclarée en banqueroute, pour la transformer en un laboratoire IT géant ?

Détroit, l’une des plus grandes villes du Michigan et autrefois fleuron de l’industrie automobile, s’est déclaré en faillite la semaine dernière accusant une dette publique de 18,5 milliards de dollars. Une idée un peu folle qui, disons-le d’emblée – ne se réalisera jamais même si elle est financièrement possible, a été lancée sur divers blogs américains et fait fantasmer les geeks: et si Google épongeait les dettes de la ville pour la transformer en un laboratoire IT géant ?

En pratique, Google, dont la valorisation boursière est d’environ 300 milliards de dollars, a clairement les moyens de “racheter” la ville américaine en déroute financière et d’en faire un grand centre high-tech. Brandon Tomlin, avance ainsi sur son blog, The Idea Lab, que Detroit, avec son riche passé automobile, est l’endroit parfait pour que le géant du web développe sa “Google car” à bas prix, et que la ville possède toutes les ressources nécessaires pour y tester sur plus de 700 000 habitants ses lunettes avec réalité augmentée, ses fameuses “google glass”, ainsi que son réseau de wifi public gratuit : “Prendre Détroit en tant que centre de l’automobile des Etats-Unis et la transformer en un hub technologique d’innovations serait un sacré challenge pour l’entreprise qui en ferait ainsi la ville la plus technologique au monde”, ajoutant : “Google a d’ailleurs déjà développé la “fibre” à Kansas City, pourquoi ne pas développer un test sur une ville encore plus grande avec des coûts moindres ?”. Le coût de la vie à Detroit est effet très faible en comparaison avec d’autres villes de la côte est des USA.

Le plan de relance d’une économie moribonde

L’arrivée de Google à Detroit pourrait peut-être bien être le plan de relance dont a besoin l’économie moribonde de la ville. L’implantation de la société californienne pourrait attirer de nombreux investisseurs ainsi que des start-ups qui rêveraient de travailler avec la “fibre” de Google et de tester ses applications, services ou outils sur une population entière.

En réalité, revenons un moment les pieds sur terre, éponger la dette d’une ville ne se fait pas d’un coup de baguette magique en déboursant quelques milliards et il n’est pas sûr que les employés de Google aient l’envie de déménager de leur Sillicon Valley ensoleillée dans une ville dont environ un tiers de la surface (360 km2) est soit vide, soit en état de chancre et dont le pic de criminalité n’a jamais été aussi élevé en 40 ans.

Dans l’état de Michigan, il est toutefois prévu dans la législation qu’une ville en faillite peut nommer un “directeur d’urgence” qui reçoit l’autorité de décider des économies à faire et des modifications à apporter dans sa structure de gestion. De plus, de nombreuses villes aux Etats-Unis sont clairement dépendantes d’entreprises privées. L’économie d’Orlando en Floride tourne par exemple principalement autour du parc à thèmes Disney World. D’autres, comme Pittsburgh, autrefois haut lieu de la sidérurgie mondiale et des chemins de fer, a réussi à se réinventer après la crise industrielle des années 1980 en réorientant ses activités vers la santé, la recherche, la technologie, l’éducation et la finance. Ce bloggeur spécialisé dans les nouvelles technologies se demande, lui aussi, pourquoi Detroit ne pourrait donc pas devenir un nouveau centre de l’industrie high-tech? Et même si cela ne se fera certainement jamais, l’idée, certes un peu folle lancée sur la blogosphère, reste intéressante…

Ca.L

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