Des panneaux solaires dans les yeux: un pas de plus vers l’œil bionique ?

© Getty

L’œil bionique auto alimenté par des micro panneaux solaires ne sera peut-être bientôt plus de la science-fiction. Une équipe de chercheurs australiens travaillent sur des neuroprothèses qui permettraient aux personnes atteintes de maladies oculaires incurables de retrouver un semblant de vue.

Les neuroprothèses peuvent sembler un terme un peu barbare, pourtant elles sont déjà rentrées dans les mœurs. L’un des exemples les plus connus sont les implants cochléaires qui améliorent l’audition. Ils stimulent le nerf auditif à partir de l’oreille interne pour que celui-ci envoie des signaux sonores directement au cerveau. Une technologie basée sur le même principe peut être envisagée pour restaurer la vision chez les personnes ayant des photorécepteurs de la rétine endommagés, à en croire le site . L’une des causes les plus connues est la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) ou la rétinite pigmentaire. Ces deux maladies n’ont aujourd’hui aucun traitement et peuvent mener à la cécité.

Pour mieux comprendre, rappelons comment se crée la « vue ». Lorsque la lumière frappe la rétine à l’arrière de l’œil, les photorécepteurs la convertissent en signaux électriques. Ces mêmes signaux se déplacent de la rétine à travers le nerf optique jusqu’au cerveau, où ils sont transformés en images qui forment ce que vous voyez.

Voir en noir et blanc

Ces neuroprothèses serviraient de photorécepteurs qui capturent l’image comme ceux d’un appareil photo. Et comme pour une photo, au plus il y a de petits pixels au plus la vision est précise. Cette technologie a déjà fait l’objet de test, mais il demandait l’installation d’un fil dans l’œil. L’idée a donc déjà fait un bon bout de chemin, mais restait bloquée face à un gros obstacle.

Comment recharger facilement ces capteurs capables de produire une image nette et un large panel de couleurs et forcément énergivore ?  L’idée des chercheurs australiens est d’introduire un panneau solaire dans l’œil. Pour que cela soit possible, il faut qu’il soit miniaturisé à l’extrême tout en étant capable de transformer de la lumière en information électrique. L’objectif de l’équipe est de faire des cellules de 2 mm² autoalimentés capables de produire des pixels de 50 micromètres (0,05 millimètre).  Mais cette miniaturisation à l’extrême fait aussi que ces capteurs ne pourront transmettre une image très colorée ou précise. Concrètement les patients ne verraient qu’en noir et blanc et à une résolution assez basse.

Un autre bémol est que pour l’instant le dispositif ne fonctionne, en laboratoire du moins, que lorsque la lumière laser est dirigée dessus. En gros, pour l’instant, la simple lumière du soleil ne va pas suffire. Il faudra donc certainement renforcer l’action des photorécepteurs avec des lunettes intelligentes capable d’amplifier le signal solaire. Pas question donc de recharger ses yeux par beaux temps.

Loin d’une application visant à transformer l’homme en cyborg, il s’agit donc là avant tout d’un dispositif médical permettant de conserver une certaine vision. Ce qui pour certaines maladies oculaires est déjà un miracle.

L’intelligence artificielle est présente dans la plupart des secteurs, ou presque, avec ses partisans et ses détracteurs, mais quel est son impact?

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