Deliveroo, le rival de Take Eat Easy, lève 275 millions

Une entreprise de livraison en ligne au Royaume Uni. © The Europas

La start-up anglaise de livraison de repas qui s’est installée l’été dernier à Bruxelles annonce une nouvelle levée de fonds. De quoi continuer son expansion intenationale et, surtout, faire face à la concurrence attendue de Uber et, peut-être, d’Amazon.

Les semaines se suivent mais ne se ressemblent pas dans le microcosme de la livraison de repas à domicile. Après l’abandon de la start-up belge Take Eat Easy voici 2 semaines, c’est son concurrent anglais Deliveroo qui fait parler de lui. Un journaliste anglais vient de dévoiler une info qui aurait dû être annoncée mardi prochain : une nouvelle levée de fonds pour le groupe au kangourou. Cette “série E” s’élève à 275 millions de dollars. Rien que cela. Ce nouveau tour de table a été emmené par Bridgepoint tandis que les investisseurs déjà présents (DST Global, General Catalyst et Greenoaks Capital) suivent.

On le sait, les différents acteurs du créneau de la livraison de repas se sont lancés dans une course à celui qui se développera le plus rapidement possible. “Il s’agit d’occuper le plus de villes et de prendre un maximum de parts de marché dans un temps record” nous glissait récemment un observateur avisé. Et cela, peu importe le prix dans un premier temps. C’était déjà le cas l’année passée alors que Deliveroo totalisait pas loin de 170 millions d’euros levés en deux fois (70 millions en juillet 2015 et 100 millions en novembre 2015).

Un acteur comme l’allemand Rocket Internet avait fait de ce marché une priorité en vue de constituer un véritable groupe spécialisé dans la livraison, avec des acteurs comme Foodora, Delivery Hero et même Take Eat Easy, depuis lors mise à l’arrêt.

Mais il semble que la course se soit encore accélérée ces dernières semaines. En effet, deux géants aux poches profondes passent à l’offensive sur la livraison : Uber qui entend déployer partout en Europe son service Uber Eats et même Amazon qui teste Daily Dish, un service de livraison de repas vers les entreprises.

Deliveroo réussit donc juste à temps à se muscler un peu plus pour faire face à cette offensive potentiellement féroce. Mais que va faire la start-up avec 275 millions de dollars ? Continuer son expansion géographique. Pour se développer, la firme doit mettre en place une série d’équipes locales dans la plupart des villes où elle s’installe. Avec 800 employés dans le monde aujourd’hui, cela constitue un sacré payroll. Sans compter le paiement des livreurs payés à l’heure dans la plupart des cas… même s’ils n’ont pas de commandes à livrer dans un premier temps (rappelez-vous de l’expérience UberizeME) . Sans oublier tout l’argent dépensé en marketing pour tenter de tenir sa place face à une concurrence agressive : vouchers, marketing de rue, affichage, médias, mots-clés en ligne, etc. Certaines sources soutiennent que le marketing représente pas loin de la moitié du budget d’une start-up de ce genre.

Au rythme de sa croissance, imaginez un peu ! Entre novembre 2015 et aujourd’hui, la firme anglaise s’est installée dans 29 nouvelles villes, prétend avoir “enregistré une croissance de 400%” et même avoir atteint la rentabilité sur quelques-uns de ses marchés.

Christophe Charlot

Deliveroo en chiffres

  • Lancement en 2013
  • Présente dans 84 villes dans 12 pays (UK, Australie, Belgique, France, Allemagne, Hong Kong, Singapour, Emirats Arabes Unis…)
  • 20.000 coursiers indépendants
  • 16.000 restaurants
  • 800 employés dans le monde
  • 475 millions de dollars levés en 5 tours

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