ChatGPT, un outil de productivité ? Les usages réels racontent une autre histoire

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OpenAI vient de publier « la plus grande étude à ce jour sur l’utilisation de ChatGPT par les consommateurs ». L’occasion de confronter la promesse initiale de productivité à la réalité des usages.

Lors du lancement public de ChatGPT, l’enthousiasme ambiant laissait présager une révolution de la productivité, surtout dans le monde du travail. Mais à en croire les résultats de cette première étude (rendue publique) sur les comportements réels des utilisateurs, le cadre professionnel est secondaire.

Basée sur 1,5 million de conversations anonymisées, l’analyse menée par des chercheurs de l’Université de Pennsylvanie dresse un portrait précis des usages. Et le constat est clair : ChatGPT est avant tout un outil du quotidien, pas seulement un allié professionnel.

Un outil du quotidien

L’un des principaux enseignements est que l’usage personnel domine largement l’usage professionnel : 70 % des conversations concernent des tâches de la vie courante, contre 30 % liées au travail.

« La plupart des conversations portent sur la recherche d’informations ou de conseils pratiques », précise OpenAI sur son blog. La rédaction n’arrive qu’en troisième position des tâches les plus fréquentes.

Surtout, l’usage personnel est celui qui croît le plus vite : il est passé de 53 % en janvier 2024 à plus de 70 % en juillet 2025.

Un usage professionnel ciblé

Que ChatGPT ne soit pas d’abord utilisé dans un cadre professionnel est en soi un résultat marquant. Cela ne signifie pas pour autant que son rôle au travail soit négligeable.

L’étude souligne que « l’utilisation professionnelle est plus fréquente chez les utilisateurs instruits exerçant des professions libérales bien rémunérées ». Dans ces cas, le chatbot démontre sa valeur économique, en particulier comme aide à la décision dans des métiers à forte intensité de connaissances.

Trois grandes formes d’interaction

Les chercheurs distinguent trois grands types d’usage de ChatGPT :

  • Demande (49 %) : recherche d’informations ou de conseils pour mieux décider. C’est la catégorie qui progresse le plus et pour laquelle les utilisateurs expriment la plus grande satisfaction.
  • Action (40 %, dont un tiers à visée professionnelle) : réalisation de tâches concrètes comme la rédaction de textes, la planification ou la programmation. ChatGPT est ici sollicité comme exécutant.
  • Expression (11 %) : interactions plus personnelles, liées à la réflexion, à l’exploration ou au jeu. Toutefois, le rapport précise que « seulement 1,9 % des messages concernent les relations et la réflexion personnelle ».

Le rapport précise également que lorsque les utilisateurs font appel à ChatGPT pour une rédaction – troisième usage le plus répandu –, deux tiers des requêtes portent sur la modification d’un texte existant (révision, critique, traduction, etc.), plutôt que sur la création de contenu original. Ce qui, là encore, démontre que les utilisateurs restent actifs, même s’ils demandent de l’aide au chatbot.

Vers un nouvel équilibre

L’étude révèle aussi une évolution démographique. Si, au départ, les utilisateurs étaient majoritairement des hommes, « l’écart entre les sexes s’est considérablement réduit ». Entre janvier 2024 et juillet 2025, la part des utilisateurs portant un prénom féminin est passée de 37 % à 52 %.

Les jeunes adultes de 18 à 25 ans demeurent les plus actifs, générant près de la moitié des messages envoyés par des utilisateurs adultes. En revanche, aucune donnée n’est disponible concernant les mineurs : cette catégorie a été volontairement exclue de l’analyse, un choix sans doute dicté par le contexte sensible. OpenAI indique par ailleurs travailler sur l’intégration d’un contrôle parental, afin de prévenir d’éventuelles conséquences néfastes de l’usage de son IA générative par des enfants et des adolescents.

Autre information notable, la croissance de l’usage de ChatGPT est particulièrement marquée dans les pays à faible revenu, où elle dépasse celle observée dans les régions plus riches.

Enfin, alors que la plupart des études économiques se sont concentrées sur l’impact de l’IA sur la productivité du travail rémunéré, cette enquête met en évidence un effet tout aussi massif – voire supérieur – sur l’activité hors travail (production domestique, tâches personnelles).

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